Aube d'Acier
Rachel Mansour est de nouveau sur la brèche pour le compte de l’ONU. La planète de Moscou a été anéantie lors d’une explosion déclenchée par un ennemi aussi impitoyable qu’inconnu. Une riposte s’est organisée, lançant des bombardiers capables de raser une planète sur Nouvelle Dresde, auteur présumé du désastre moscovite. La survie de huit cent millions d’habitants dépend dès lors de l’habileté de Rachel à découvrir l’identité des vrais commanditaires.
Mais l’Eschaton n’est pas loin. L’entité artificielle envoie un de ses agents sur Nouvelle Dresde pour découvrir également l’identité des destructeurs de planète. Car malgré sa toute puissance, l’Eschaton n’est pas parvenu à anticiper cette attaque. Il doute désormais de sa propre survie, lui, le gardien du respect de la causalité. L’enjeu prend alors une ampleur à la taille de l’univers.
Aube d’acier fait suite à Crépuscule d’acier dont la lecture, sans être indispensable, est fortement recommandé pour la compréhension des enjeux et des personnages. Si on retrouve les mêmes protagonistes, le récit est beaucoup moins axé sur la personne de Rachel. Les aventures de Mercredi, agent de l’Eschaton, offre un deuxième éclairage décalé, plus personnel. La réflexion et la psychologie des personnages sont longuement développées, même au sein des nombreuses scènes d’action.
Aube d’acier est un récit beaucoup plus sombre que Crépuscule d’acier. Charles Stross expose sans complaisance toutes les atrocités dont l’homme a été capable, avec un éclairage très cru sur la pauvreté morale de l’être humain. L’auteur se perd d’ailleurs parfois dans de longues considérations sur les systèmes politiques, quittant les rivages de l’imaginaire pour une réalité morbide. Aube d’acier est un livre difficile, rude, qui ne laisse pas indifférent et qui a reçu le prix Hugo 2004.
Aube d’acier, de Charles Stross, traduction de Bernadette Emerich et Xavier Spinat, illustration de Manchu, Éditions Le Livre de Poche, 568 pages