Sous le signe du scorpion
Une île au large des Etats-Unis. Isolée, rude, rugueuse, peu chaleureuse, une île-ermite, un peu, que ces jeunes fuient pour trouver espoir et avenir sur le continent.
Une île qui vit autour du 1er novembre, le jour de la course du Scorpion. Une banale course de chevaux qui est le point de mire des touristes et des acheteurs de monture.
Une simple course mais pas banale pour cela car si elle est ouverte à tout cheval, les meilleurs d’entre eux sont les « capaill uisce », des chevaux de mer, que la marée pousse sur le rivage avec les tempêtes et les hautes eaux d’octobre. Des cheveux splendides, rapides, extraordinaires mais… cannibales !
Animaux, hommes et autres chevaux, chacun n’est qu’un casse-croute pour ces destriers sauvages qui sentent la mer, les embruns et le poisson.
Comme quoi, il suffit de peu (du cannibalisme et des chevaux sortis des vagues) pour écrire un récit passionnant qui mêle équitation, drames de famille et de pays, premiers émois amoureux.
Un monde où rien n’est donné, où tout doit se gagner : homme ou femme doivent se battre pour exister et trouver leur voie, trouver l’amour aussi… Eh oui, quand même, roman jeunesse (et puis, quoi, de toute manière dans la littérature adulte, on n’évite ni ce genre de sujet ni les scènes de sexe en prime), ca veut aussi dire histoire d’amour.
Est-ce l’effet « le cheval est le meilleur ami de l’homme » qui rend ce récit aussi passionnant car au final , cette « foutue » course ne tient que sur quelques pages ? Est-ce cette passion qu’on sent en Sean, héros bougon de 19 ans, endurci par une vie de « merde », cette obstination de Kate, dite Puck, pour sauver sa famille et s’affranchir de « n’être qu’une femme » ?
Pas l’intention d’épiloguer dessus, l’ensemble vous tient en haleine du début à la fin, et vous rêvez déjà au film qu’on ne peut manquer de sortir de ce roman. A bientôt, sur grand écran !
Sous le signe du scorpion par Maggie Stiefvater, traduit par Camille Croqueloup, illustré par Marie Drion, Hachette Blackmoon