Jeu de l'ombre (Le)
Les habitués du polar policier auront sans doue un peu de peine à admettre que, quand le Diable s’en mêle, la mort d’un serial killer n’interrompt pas ses crimes. C’est pourtant de cela qu’il est question. Et le héros, qui lui a survécu, va devenir le coupable idéal pour un inspecteur et un psychiatre qui ne sauraient envisager la culpabilité d’un revenant...
L’histoire commence par l’accident d’auto (tentative de suicide ?) du musicien Malko Swann, sur le Pont du Diable. Miraculeusement sorti indemne de l’accident, Malko Swann en a oublié les circonstances et est atteint d’une maladie nerveuse particulière : il entend bien, sauf la musique.
Et, tandis que l’inspecteur Vauvert commence à essayer de trouver l’assassin qui a caché deux corps dans la rivière, un assassin fantôme commence à tuer une après l’autre les amantes de Malko, en le mettant au défi d’éviter d’être condamné.
Ces deux fils se rejoignent pour culminer au moment où Malko comprend qui est son ennemi... et où Vauvert et le psychiatre en tirent la seule conclusion logiquement possible dans un monde où le Diable n’intervient pas...
Même si les personnages du roman sont un peu caricaturaux, le suspense est bien distillé et le lecteur lui-même ne découvre certaines informations que peu à peu. Seules la scène finale et l’épilogue m’ont paru un peu naïfs. Surtout l’épilogue qui exigerait que la Justice accepte la part fantastique de l’histoire...
Mais en suspendant le temps nécessaire son rationalisme anti-fantastique, le lecteur appréciera ce scénario construit avec soin et rigueur.
Le jeu de l’Ombre de Sire Cédric, Le Pré au Clercs 2011, 476 pages, 19€, ISBN 978-5-84228-432-9