Visions d'antan
"Visions d’antan" (1956) décrit une terre où l’écriture ne se réalise plus qu’au moyen d’un "narrateur", machine à faire de la littérature. Plus de Bic ni de papier donc. Que faire alors si sa machine tombe définitivement en panne, et qu’on n’a plus un sou ? "Génération Terminus" (1953) reprend le thème de l’Arche stellaire : après quarante générations, les habitants du Vaisseau ont tout oublié. Seule une famille, siècle après siècle, se voit confier secrètement une Lettre et le secret de la lecture (interdite à tous) pour appréhender la finalité du voyage. Vient évidemment le Jour où le Vaisseau approche de la planète enfin trouvée, et le Héros guidera les enfants ignorants. "La Maison des pingouins" (1977), peut-être la meilleure des quatre nouvelles, conte l’étrange aventure survenant à David Latimer, désirant louer une villa isolée et déserte. Il s’y retrouvera prisonnier d’un mystérieux groupe soudainement apparu, et qui l’attendait. Ses membres y vivent heureux et comblés, nourris et blanchis, pouvant s’adonner à toutes leurs passions culturelles. Latimer parviendra toutefois à s’échapper pour déboucher… en pleine préhistoire ! L’explication viendra, incroyable. "L’Immigrant" enfin (1954) relate l’arrivée d’un homme exceptionnel, au QI de 160, élu après un concours extrêmement ardu, sur la planète Kimon, un véritable Eden. Sur Kimon résident quelques Terriens, choisis comme lui. Mais… pourquoi ? Les Kimoniens ignorent tout profit, toute monnaie, et ne vivent que pour l’épanouissement culturel. Que vient donc y faire Bishop, spécialiste en gestion d’entreprises ? La surprise sera de taille : il vient à l’école !
J’ai ressenti un intense plaisir en lisant ces nouvelles, classiques bien sûr, mais si caractéristiques de l’optimisme foncier de Simak, de sa vision de l’avenir de l’Humanité, de la modestie qui empreint toute son œuvre. Décidément, ces grands écrivains de l’Âge d’or ont encore beaucoup à nous apprendre !
Clifford D. SIMAK, Visions d’antan, J’ai Lu