Vestiges de l'automne (Les)

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Je ne présente plus vraiment Robert Silverberg, un auteur de science-fiction à qui on doit « Les monades urbaines », « L’homme dans le labyrinthe » ou « Le château de lord Valentin » qui donnera lieu à un cycle sur Majipoor. J’ajouterai à ces quelques livres, l’intégrale des nouvelles en quatre volumes. C’est un auteur très prolifique qui a été récompensé par plusieurs prix (Hugo, Nebula, Locus). Personnellement j’ai découvert Silverberg avec « Le château de lord Valentin ». En dehors de l’intrigue de ce long roman, j’y ai découvert un auteur qui prend plaisir à décrire les différentes villes et peuples d’une grande planète comme Majipoor. Silverberg excelle dans ses descriptions psychologiques de personnages et dans la description de lieux.

Avec « Les vestiges de l’automne » j’espérais retrouver le Silverberg que j’aime lire. Et je n’ai pas été déçu. Sans avoir lu les deux tomes qui précèdent ("La fin de l’hiver » et « La reine du printemps »), j’ai pendant un moment hésité à me lancer dans la lecture de cette longue nouvelle (ou court roman). Il faut savoir qu’à l’origine Silverberg avait prévu d’écrire un troisième tome à son cycle du Nouveau printemps. Mais après avoir été rassuré que cela pouvait se lire indépendamment des deux livres précédents, j’ai lu ce livre dans un ordre différent de celui des textes présentés. J’invite d’ailleurs les lecteurs qui sont dans le même cas que moi, à faire pareil. C’est-à-dire en commençant par lire le synopsis « L’été du grand retour », qui décrit ce qu’aurait dû être le troisième tome. ActuSF ,qui publie ce livre, nous propose la version française et anglaise du texte. Le synopsis est aussi un excellent résumé de ce qui s’est passé précédemment. Le lire avant le court roman facilite la lecture de ce dernier.

Silverberg nous explique que les hommes ont disparu depuis des millions d’années et qu’ils ont créé six peuples qui les ont remplacés sur la planète. A une époque très reculée, une pluie d’étoiles de mort s’est abattue sur la planète, ce qui obligea la plupart des êtres vivants à migrer vers les sous-sols de la planète (le long hiver). Deux cents ans après le nouveau printemps, les peuples ont reconstruit la civilisation. Ils possèdent une technologique similaire à celle de notre vingtième siècle.

Une découverte importante a été faite. Les Seigneurs-de-la-mer, une des six races, a survécu à la surface de la planète pendant le long hiver. Cette découverte est le prétexte idéal pour nous emmener dans un long voyage où on fera la connaissance de l’architecte Nortekku et de la belle princesse et archéologue Thalarme. Au début de cette histoire nous faisons la connaissance de Nortekku, qui fuit une situation embarrassante sur le plan sentimental (la rupture de ses fiançailles avec la princesse Silina de Dawinno). Sa fuite le fait quitter Dawinno pour Yissou, où il fera la connaissance de Thalarme. De leur rencontre naîtra une romance tumultueuse, où on apprend que la belle princesse est déjà mariée. Avec son amant, elle participe à une mission qui a pour but d’en savoir davantage sur une colonie de Seigneurs-de-la-mer récemment découverte. Le voyage passe par la cité de Bornigrayal où l’expédition embarque à bord d’un navire pour se rendre à Sempirone avant de faire une longue traversée de la mer. Lorsqu’ils rencontrent les Seigneurs-de-la-mer, ils aperçoivent une race qui a subi une dégénérescence. Thalarme croit lire dans leurs regards qu’ils désirent mourir. Quatre spécimens sont embarqués à bord du vaisseau, en même temps que des artéfacts. Le voyage de retour fait réfléchir les deux amants. Le dénouement qui s’ensuit lors de leur arrivée laisse la porte ouverte à d’autres aventures car entre Nortekku et Thalarme l’histoire ne fait que continuer.

Malheureusement Silverberg me laisse sur ma faim. Le parallèle avec Majipoor est inévitable. Bien sûr on ne suit pas un Coronal qui a perdu la mémoire, mais dans le cas présent une belle princesse et un architecte qui sont amoureux et qui découvrent un peuple qui n’a qu’un but, mourir.

Je voudrais signaler l’excellente préface de Gérard Klein, qui a publié la plupart des romans de Silverberg. C’est toujours un vrai plaisir de lire ses préfaces.

Un excellent court roman (longue nouvelle) qui laisse un goût de trop peu. Et pourtant j’étais partant pour lire 500 pages sur cette grande planète. Après les grands anciens comme Jack Vance, George R. R. Martin, Michael Moorcock, c’est au tour de Robert Silverberg de faire son apparition chez ActuSF. On ne peut que souhaiter à l’éditeur d’encore nous sortir d’agréables perles comme celle-ci.

La lecture de ces Vestiges de l’automne me donne envie de lire les deux tomes précédents (qui m’attendent toujours dans ma bibliothèque). Sans aucun doute un livre à ne pas rater. Oui, j’ai aimé. Et je le dis haut et fort !

Les vestiges de l’automne, Robert Silverberg, ActuSF, 2010, 176 pages, traduction de Jacqueline Dolisi, couverture de Manchu.

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