En quête

La vie est une quête, d’un idéal tranquille ou de passion brûlante. Nathalie Salvi développe vingt nouvelles pour détailler ces quêtes, qui dans la vie de certains, deviennent une obsession telle qu’ils mettent leur existence en danger. L’auteur aborde suffisamment de thèmes pour que chacun puisse y retrouver un peu de lui-même.

Certains des récits de Nathalie Salvi sont assez convenus, partant de situations classiques ou offrant un développement sans surprise. Le fantastique est pourtant très présent, comme dans Risque Zéro, où Lucie rencontre les héros de ses lectures, jusqu’au jour où elle commence un roman de tueur en série...

L’auteur fait fréquemment preuve d’un humour grinçant qui allège ou horrifie les récits. Ainsi Sandrine, jeune femme amoureuse et romantique, parvient-elle à réaliser un philtre d’amour et se retrouve comblée (Au charme blanc). Hélas, son mari est tombé amoureux de son argent ! Chloé, elle, est victime du culte de son corps (Réflexion d’une frivole), lorsque son reflet dans le miroir, plus beau, mieux fait, devient indépendant et la terrasse.

Mais Nathaie Salvi sait aussi être inquiétante et elle présente plusieurs humains monstrueux. Pour cela, elle suggère sans jamais décrire, faisant preuve à cette occasion d’une belle efficacité. On découvre ainsi une jeune adolescente qui détruit les hommes qui pourraient intéresser sa mère (Les Patineurs), afin de maintenir inchangée leur relation fusionnelle. Ou bien encore la jeune Marion, amoureuse de ce marin de passage, et dont on ne retrouvera que quelques traces de sang (Like a virgin).

Sans révolutionner le genre, les quêtes de Nathalie Salvi se lisent facilement, renvoyant une image à peine déformée de l’être humain et de ses obsessions.

En quête, de Nathalie Salvi, illustré par Michelle Bigot, Éditions Griffe d’Encre, 200 pages.