Runner
Tout ce dont elle se souvient, c'est qu'elle ne doit pas s'arrêter de courir…Une fillette terrorisée, traquée par des hommes armés aux moyens considérables. Un ex-agent des forces spéciales à la dérive. Deux êtres traumatisés qui n'auraient jamais dû se rencontrer, propulsés dans une course-poursuite infernale dont les enjeux les dépassent.
Ce qui est intéressant avec le quatrième de couverture « promo » de Runner, c’est qu’il ne manque pas de citer Stephen King... Et passe par la même occasion à côté de la vraie influence, totalement assumée on le verra plus loin, de Patrick Lee dans ce très bon roman : Dean Koontz. A l’entame des années quatre-vingts, Koontz faisait partie, comme King, des auteurs phares de la vague de terreur venue des États-Unis. Alors que le maître de Bangor a conservé sa place dans le cœur des éditeurs et des lecteurs français, Koontz a perdu un peu de terrain. La faute, peut-être, à une série de romans inégaux, trempés dans un sirop religieux un peu trop épais et habités par des personnages trop similaires.
Patrick Lee, dans ce Runner, retrouve sans mal l’ambiance électrique, paranoïaque et musclée des premiers romans « grand public » de Koontz. Narration rapide, histoire aux limites de la science-fiction et du fantastique, études de caractères justes et poignantes et écriture fluide, sans fioritures ni détour inutile. On se trouve bien là en présence d’un roman populaire, qui n’hésite jamais à utiliser toute la trousse d’outils à disposition d’un auteur déterminé à ne pas se laisser enfermer dans un genre. Une « fusion » pratiquée, au grand dam de son éditeur des débuts, par un Koontz déterminé à emporter ses lecteurs au cœur d’un univers où tout est possible.
Et s’il fallait encore une preuve de l’attachement que porte Patrick Lee à son illustre prédécesseur, elle apparait noir sur blanc au détour d’une page, où un personnage porte le nom d’Owen West. Le pseudonyme que Koontz utilisait, à ses débuts, pour signer ses romans horrifiques ! La boucle est bouclée !
Runner par Patrick Lee, Éditions Albin Michel
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