Rocky IV de Sylvester Stallone

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Je sais… Certains lecteurs de cette liste vont se demander si je ne perds pas la boule, avec cette ode à l’Amérique de Ronald Reagan dans une liste de film de Noël… Hé hé… D’abord, je fais ce que je veux dans ma liste, c’est une première chose… Ensuite, le combat qui oppose Rocky Balboa à Ivan Drago se déroule bien le soir du réveillon ! Ce qui justifie, d’un seul coup, la présence de ce film dans ma liste ! Plus sérieusement, l’occasion était trop belle de glisser, en douce, une réflexion sur l’évolution de certains archétypes du cinéma entre la fin des années ‘70 et les années ‘80. Alors que la décennie qui a vu mourir le flower-power célèbre les antihéros et les outsiders esseulés en marge du système, l’arrivée de Reagan au pouvoir va marquer l’apogée d’une logique individualiste et consumériste. Ce sont d’ailleurs les conseillers de Reagan qui porteront sur les fonts baptismaux cette idée qui nous pourrit encore la vie aujourd’hui : le marché se régule tout seul. Et l’économie DOIT croitre. Ce consumérisme et cet individualisme s’incarnent à merveille dans Rocky IV, film de propagande, métaphore fine comme du gros sel du triomphe de la logique capitaliste sur le communisme totalitaire et expression ultime de cet américanisme revanchard qui vit des créatures de fiction remporter sur grands écrans de nombreux combats perdus dans la vie réelle. Là où la réalité géopolitique est complexe, faites confiance aux scénaristes hollywoodiens des années ‘80 pour tout emballer dans une logique manichéenne et accessible à tous !

Sylvester Stallone invoque tous les poncifs, tous les raccourcis, toutes les images d’Épinal, pour bâtir un film à la gloire d’un pays qui se réinvente par la force de la fiction.

Et ça marche ! La plupart des spectateurs se souviennent d’ailleurs davantage de cette déclinaison du personnage que des premiers longs métrages, Rocky en tête, qui présentait une image un peu moins lisse de la société américaine. Un pur produit de son époque !

 

Les scènes cultes

- Le « training montage », en parallèle entre Rocky affrontant la nature, et Drago évoluant dans un univers de machine et de dopage.

- La mort d’Apollo Creed

 

Le moment de Noël

- A la fin du combat, Rocky nous offre un joli discours de Noël, sur le respect, la solidarité, l’écoute… Que l’on soit américain ou russe… Tout cela après avoir explosé la tête d’Ivan Drago, bien entendu.

 

Musique du film : ici

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