Retour à Salem
Des bayous de la Louisiane en passant par Séville, Las Vegas et New York, suivez le destin des descendants des sorcières de Salem au tournant du XXIe siècle.
Kathleen, Damian, Samantha, Elisabeth et Garlick, en se réappropriant leur passé, apprendront quelles terribles menaces pèsent sur leurs familles et se jetteront dans une guerre sans merci contre leurs nombreux ennemis.
La première partie, Retour à Salem : L’Ordalie, a été précédemment publiée chez Midgard. La seconde partie, Orphelins, est inédite, bien que certaines informations du net laissent croire le contraire. Le roman, classé comme étant de la fantaisie urbaine, met en scène les descendants des sorcières de Salem dans une lutte manichéenne qui s’avère vite être une épopée aux intrications complexes. Les sept grandes familles concernées doivent non seulement faire face au courroux d’un ange exterminateur, mais également à un ordre mystique religieux, fervent défenseur de l’Eglise, et cela, sans parler des dissidences, des complots et des conflits internes entre ces familles.
On ne s’ennuie pas. Il y a de l’action, des plans machiavéliques, une intrigue très riche… Le récit se lit plutôt vite, alternant les passages rapides et lents. C’est dynamique. Il y a beaucoup de scènes de combat où la magie est exploitée dans de nombreuses déclinaisons, évoquant des monstres, des démons sanguinaires, des pouvoirs extraordinaires et des dimensions mystérieuses.
Globalement, c’est une bonne histoire rondement menée et agréable à lire. L’auteur a dû fournir énormément de travail pour rendre cet univers, gravitant autour des sciences occultes, le plus solide possible. Malgré tout, le livre souffre tout de même de quelques imperfections suffisamment présentes pour en parler. Le profane en matière d’occultisme aura, par exemple, bien du mal à comprendre certains passages, ou la subtilité de certaines descriptions. Un problème de mise en page présente parfois des chapitres contenant différentes scènes dans un enchainement continu sans aucune séparation. Cela brouille évidemment la lecture et la fluidité de celle-ci. Je rajouterai qu’il y a un nombre important de personnages secondaires, souvent difficiles à replacer dans l’histoire lorsqu’ils ressurgissent dans les scènes. Cela dit, vu la manière dont le tout reste cohérent, je souligne le travail accompli. Je conclurai en indiquant que la fin du roman se veut éclatante et majestueuse, dans une sorte de « remake » de l’apocalypse biblique. Si la narration est bien maitrisée, j’ai trouvé tout personnellement que l’auteur avait voulu en faire de trop et que ça rendait le dénouement un peu (beaucoup) fouillis.
Ce que je retiens de cette lecture, c’est l’univers mystique mêlant la religion, les mythes et le surnaturel. La frontière du bien et du mal se confond, il en surgit des pensées un peu plus profondes telles que des questions sur les préjugés, la moralité, le pardon, la rédemption, etc. Le lecteur lambda se divertira en suivant l’évolution des personnages et la manière dont la trame principale progresse. Le lecteur plus impliqué, en matière de croyance et d’idéologie par exemple, risque d’être bousculé par le côté « fantasy » très présent dans un contexte basé sur cet évènement historique (le procès des sorcières de Salem), dont les noms des suppliciés (Nurse, Proctor, Corey, Redd, …) ont été conservés dans le roman pour, probablement, créditer d'un certain réalisme.
Retour à Salem, Jacques Fuentealba, couverture par Mathieu Coudray, Mythologica, février 2016, 456 pages, 978-23-73830-11-8, 24€
Lien externe : http://editions.mythologica.net/?product=retour-a-salem-jacques-fuentealba
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