Mutafukaz T1 et T2
Lino et Vinz sont deux losers dans l’une des villes les plus dangereuses du monde. A Dark Meat City, USA, vous trouverez des gangs en tous genres. Des latinos, des black power, des gringos néonazis, des yakusas, des kung fu fighters. Enfin tout quoi ! Et comment Lino et Vinz font pour survivre au milieu de ce coupe gorge ? Et bien, personne ne le sait. Un soir de loose, Lino découvre une ombre étrange chez certaines personnes. Une longue forme fantomatique avec des cornes à la Batman. Comment se fait-il qu’ils aient tous la même ombre ? Et pourquoi cette forme étrange ? Lino viendrait-il d’entrer dans la quatrième dimension ?
« Mutafukaz », version hispanique du « Motherfuckers », est une bd 100% délire. Imaginez que les « mothers » de John Woo, Quentin Tarantino et Jackie Chan accouchent du même fils. Dites-vous que ce fils se mette à la bd sauce comic book, qu’il affectionne les histoires fantastiques et qu’il bouffe des films de cascades à gogo. Vous obtenez alors RUN, un petit génie de la bd, de l’action et du fun. Mais pas seulement de la bd. Allez surfer sur son site et vous comprendrez combien il est doué le gars.
Mais revenons à la bd. Un pur bijou, je vous dis. S’inspirant, sans en faire trop, des bons vieux films de SF des années 50 – rappelez-vous la fameuse « Quatrième dimension » - « Mutafukaz » retrace les aventures James bondesques d’un jeune type au crâne noir, poursuivi par des aliens. Comme le veut la légende, les Aliens sont partout. Ils ont infiltré jusqu’aux plus hautes instances du gouvernement américain et portent le nom de « Machos », sortes de bubble gum au réglisse qui prennent forme humaine et montent les humains les uns contre les autres pour mieux prendre le pouvoir. Les « Machos » quoi !
Pour couronner le tout, Lino se trimballe avec son pote Vinz, la version naine du Ghost Rider. Avec ses cheveux qui brûlent, ils se font toujours repérer à trois kilomètres à la ronde. Par contre, comme lance-flammes, Vinz peut s’avérer très utile. Et puis il y a le super pouvoir de Lino. Vous savez, quand le héros, d’un coup, trouve la force en lui de faire des trucs inimaginables. Le truc qui fait que t’oses bondir par-dessus une auto à 100 km/h ou affronter avec ton cure-dents l’armoire à glace du quartier. D’autant qu’à Dark Meat City, je peux vous dire que les armoires à glace, c’est autre chose que David Douillet. Bon, même si David j’irai pas lui chercher des noises ^^.
Enfin voilà, « Mutafukaz » est un road movie qui tient la route – admirez le jeu de mots. Puisant dans les meilleurs crus du genre « Men in Black », « La Quatrième dimension », les films de Kung Fu, « True Romance », l’aventure vous entraînera dans les quartiers les plus fous de l’Amérique des gangstas et vous fera passer quelques mauvais quarts d’heures, à coups de tatanes dans ta face. Run s’y amuse comme un fou. Il passe aisément d’un style de colo à un autre, suivant les chapitres. Mais je ne me suis pas senti déstabilisé une seule fois par ce choix. Au contraire, les tons aquarelles de certaines passages marquent bien l’émotion du moment. Alors que le côté papier journal ou les couleurs très soutenues d’autres fois, collent parfaitement aux scènes de fight. Y’aurait plein d’autres trucs à dire, mais je ne veux pas vous gâcher la surprise tant c’est une bombe cette bd.
À LA UNE de BoDoï n°120 : Mutafukaz !
L’univers crée par Run est à l’honneur, et se voit porté à la Une du magazine. 4 pages sont consacrés à Mutafukaz, ainsi qu’un encadré sur Debaser et Freaks’Squeele, les BD du tout nouveau Label 619.
En avant-première pour le magazine, Run dévoile une prépublication de quelques pages du futur tome zéro de Mutafukaz, le préquelle sur l’origine de la plus grande conspiration de tous les temps !
Titre : Mutafukaz – tomes 1 et 2
Scénario et dessins : RUN
Editeur : Ankama éditions
Parution : 2007
Nombre de pages : 128 pages