ROZENFELD Carina 03
Comment as-tu eu l’idée des Livres-Mondes ?
Je trouve toujours difficile d’expliquer comment vient une idée car c’est un processus qui demeure mystérieux. Je crois que l’idée d’un monde à recréer était déjà là. Ses parties étaient cachées sur Terre, mais comment, sous quel support ? Je ne pouvais pas imaginer un disque dur ou une clef USB, c’est une technologie terrienne et le monde à faire renaître ne disposait pas forcément de la même. Et j’ai pensé au livre. Après tout dans notre histoire, quelles que soient les époques et les civilisations, le livre a toujours existé, le support papier, plus largement, pour conserver des idées, des histoires, des concepts. Alors, un livre pouvait bien exister sur un autre monde également. De là, tout le reste de l’histoire s’est construite.
Belle interprétation des lignes de Nazca... Tu avais eu cette idée dès le départ ou est-elle venue par la suite ?
Je l’ai eue assez tôt en réalité. J’ai été journaliste pendant quelques années dans la presse jeunesse et dans le magazine Scooby-Doo entre autre. Dans ce mag, j’étais en charge de la double page sur les mystères du monde et j’ai fait un article sur les lignes de Nazca. Evidemment, ça m’a fascinée et quand j’ai imaginé des personnages ailés, j’ai trouvé le lien très naturellement. En tout cas, j’ai aimé voyager, même si c’était par l’imagination, au Pérou et réinterpréter ce mystère à ma façon !
Les super-héros te fascinent, pourquoi ?
Je les ai découverts assez jeunes et j’ai toujours trouvé fascinant l’idée des super pouvoirs, des mutations etc. Ce que je préfère dans ce thème, c’est la gestion de la double personnalité, la dualité, les choix, le secret, l’apprentissage, également. Je trouve qu’au delà des "effets speciaux", le thème du super héros aborde de nombreux sujets qui se rapprochent de ceux de la vie : grandir, découvrir qui l’on est, passer de l’enfance légère à l’âge adulte avec ses responsabilités, faire son chemin, ses erreurs, choisir qui l’on va devenir. Finalement, nous sommes tous des super héros du quotidien !
Si toi même tu devais choisir un super pouvoir, ce serait ?
Ah ! Quand on me pose cette question, je réponds : le pouvoir de changer de pouvoir tous les jours. Comme ça, je les teste tous !
Carina Rozenfeld est-elle triste de quitter ses héros ?
C’est toujours triste de quitter ses héros. On les côtoie au quotidien pendant des mois, voire des années, on s’attache à eux, ils nous parlent, nous portent, nous accompagnent et c’est réciproque. Donc oui, c’est triste. Ils sont comme des enfants qui ont grandi et que l’on voit partir.
Y aura-t-il encore une suite ?
C’est une possibilité à laquelle je pense. La trilogie de la Quête des Livres-Mondes est terminée. Cette quête est achevée. Mais il est possible que ces héros aient d’autres aventures à vivre. J’ai eu une idée, qui m’a donné envie de l’écrire, et c’était la seule condition pour que je fasse une suite : avoir une idée qui me parait bonne et motivante. Je la laisse poser, je vais voir si elle me tiraille toujours dans quelque temps. Si c’est le cas, je l’écrirai. En tout cas, chez l’Atalante, qui a repris la trilogie, on est partant pour une suite éventuelle.
Quels sont tes projets ?
La duologie de Phænix (Robert Laffon Collection R) s’achève là, le 18 avril. Mon prochain roman sortira le 5 septembre, chez Syros/Soon. Je renoue avec mes premières amours de SF, avec une histoire qui parle de voyage dans le temps et d’invasion extraterrestre. Je me suis régalée à l’écrire, à faire s’entre croiser les destins de mes héros.
J’ai aussi participé à une anthologie qui sortira en mai, sur le thème des loups. Son titre : Coeurs de Loups aux éditions du Riez. Il sera versé 2€ par livre vendu à l’association FERUS pour la protection des loups, les lynx et des ours.
Bien entendu, j’ai d’autres projets sur le feu, mais rien d’assez concret encore pour en parler. À suivre, donc !
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