Destination Ténèbres

Ce roman, paru en 1991, a donc mis 20 ans à traverser l’Atlantique. Ce qui n’est rien au regard des 2000 ans de voyage de l’Astron (mesurés en temps du vaisseau) sur lequel le jeune Moineau se réveille à l’infirmerie après avoir dévissé d’une falaise sur Sethi IV. Amnésique, il essaye de comprendre où il est, de s’adapter aux demandes contradictoires de ses compagnons de voyage, au nombre desquels quelqu’un qui a tenté et tentera de nouveau de le tuer. Et il va progressivement découvrir une réalité bien différente de ce qu’on lui a raconté à son réveil, en particulier sur son rôle à bord du vaisseau.

Si je ne souscris pas à certaines hypothèses secondaires de l’histoire (sur le rôle de la manipulation génétique dans l’éducation), si je suis las de voir un narrateur, le héros, répéter sans cesse au milieu de son récit « je ne savais pas ... » ou « les faits allaient me donner tort » (et un certain nombre de variantes), cela n’enlève pas au roman ses qualités : un mystère qui se dévoile progressivement, un certain nombre d’hypothèses intéressantes et pour finir des retournements de situation, dont celui de l’épilogue, particulièrement savoureux.

Je ne dirai pas comme la quatrième de couverture que ce roman s’est imposé comme un classique. Mais il est très bon, passionnant et bien rythmé. Partez donc pour un voyage qui ne sera pas sans retour...

Destination Ténèbres par Frank M. Robinson, traduit par Jean-Daniel Brèque, 2011, couv. Manchu, 484 p., 23,5 €, ISBN 978-2-207-10127-8, Denoël Lunes d’encre