Eric aux yeux brillants

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 


Je vous l’avais dit lors de ma critique de son roman Le Jour où la terre trembla, les Editions José Corti sortent également un roman d’heroic-fantasy du Maître, cet Eric aux Yeux Brillants, bien antérieur puisque datant de 1891, écrit donc à l’apogée de sa création. Inspiré de légendes islandaises, Rider Haggard nous donne une œuvre brillante, originale, et pleine de bruit et de fureur. Pas de races perdues ici, ni de continents oubliés, mais une saga nordique qui ravira les amateurs du ‘Ring der Nibelungen’ de Wagner. On y côtoie en effet des Walkyries, Thor ou Odin. L’action se passe en Islande. Comme dans les romans d’Abraham Merritt, deux femmes aiment le même homme. Gudruda la Belle et Swanhild la sorcière aiment Eric aux Yeux Brillants qui sera bientôt nommé Eric le Malchanceux car de nombreux malheurs lui arriveront, comme à tous les héros. Ses aventures sont contées dans un style épique très bien rendu par le traducteur. Eric combat puis s’allie avec un Baresark (pensons aux Berserkers de feu Fred Saberhagen), lequel deviendra son meilleur allié, superbement dépeint. Armé d’Eclair Blanc, épée durement conquise, Eric, poursuivi par la vindicte de Swanhild, sera banni d’Islande et visitera les Iles Féroé puis Londres (à l’époque du roi Edmond le magnifique (939-946) même avant que de rentrer chez lui. Aimé de Swanhild, il ne pense qu’à Gudruda.

Je renonce à vous détailler toutes ses aventures héroïques : Eric finira tout de même par épouser Gudruda, laquelle sera assassinée la nuit même de ses noces… Eric finira grandiosement, mourant en terrassant ses ennemis. Il y a des scènes véritablement superbes dans ce roman, comme celle de la dernière rencontre entre Eric et sa mère (p. 273 e.s.), la grande scène des noces avortées entre Gudruda et la brute Ospakar, le sauvetage d’Eric par Gudruda dans la neige ou, surtout le moment très impressionnant de l’arrivée fantasmagorique de tous les hommes qu’il a tués dans sa vie de rapines et d’aventures (p. 385 e.s.) et qui viennent le hanter. Moments magiques, assurément

Le roman est fréquemment entrecoupé de chants, qui ajoutent à l’atmosphère épique. Balayé par les embruns nordiques, voici un livre qui plaira à tous les amateurs d’aventures, certes, mais aussi à ceux qui associent aventures à heroic-fantasy, genre que les légendes des peuples du Nord ont puissamment nourries. En ce sens, un roman important, et surtout passionnant.

H. Rider Haggard, Eric aux Yeux Brillants, traduit par Bertrand Fillaudeau, Editions José Corti, collection Merveilleux n° 32, 404 p.

Type: