Ombres

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Il y a peu, j’ai chroniqué le roman « Nocturne » du jeune auteur québécois Jonathan Reynolds.

Alors, tant qu’à faire, je me suis attaqué à son premier roman « Ombres ».

Et je ne suis pas déçu. Jonathan Reynolds a un certain talent pour remonter les souvenirs, plonger dans des périodes de la vie de ses personnages, et en tirer un potentiel fantastique.

Ainsi, William, le protagoniste de l’histoire, traîne-t-il derrière lui son passé tumultueux de jeune adolescent, et s’en vient hanter Silent Valley, le village de tant de souvenirs qui émergent sous forme de cauchemars éveillés, sans que l’on sache parfois ce qui appartient à l’onirisme, ou à une réalité qui n’engendre que doute, suspicion et angoisse.

Comme je l’ai déjà dit, l’écriture de Jonathan Reynolds surprend en permanence le lecteur, et on peut le soupçonner d’aimer le dérouter un tant soit peu. Ses histoires nous invitent à pénétrer au plus profond de leur imaginaire. C’est à chaque fois un puzzle à reconstituer, une ligne que l’on ne suit pas en toute tranquillité, en proie aux fantômes du passé des personnages. C’est un fantastique longtemps insinué, qui s’invite dans un quotidien, et lorsque tout bascule, on est forcément chamboulé.

Jonathan Reynolds appartient à cette école du fantastique québécois, qui s’est baptisée elle-même « le renouveau québécois ». Les deux romans qu’il a commis en l’espace de trois ans, possèdent des liens évidents.

Une trilogie s’impose, et je vous parlerai du troisième à ce moment-là.

En attendant, amateurs de fantastique et d’angoisse distillés à doses subtiles, amateurs de fantastique et d’insolite dans tout le sens du terme, ce roman est pour vous.

Jonathan Reynolds, Ombres, Illustration de couverture : Jean-Marc Saint-Denis, 188 pages - Éditions Les 6 brumes.

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