Nocturnes
Il y a le poète français Jacques Prévert qui a écrit " les feuilles mortes se ramassent à la pelle ".
C’est sans doute le cas des feuilles automnales d’Innstown, comme toutes les émotions qui traversent le roman, les peurs, les terreurs, les cadavres. On part d’un cadre, empreint du quotidien, et on arrive crescendo, jusqu’à l’explosion finale. Il y a des destins en parallèle, des destins qui se croisent, une logique où chacun se retrouve, se rejoint, pour le meilleur et le pire à venir ou étant passé. Le roman est un puzzle, un ensemble de mailles. Il est à la fois prenant et exigeant envers le lecteur qui, de toute façon, ne lâchera pas facilement le livre. L’écriture de Jonathan Reynolds est originale, car elle tisse des atmosphères différentes. Elle peut être sobre, puis complexe, empruntant presque à l’écriture automatique dans le meilleur sens du terme, pour atteindre des situations de paroxysme. On suivra le destin d’Aude, de Samuel, de John le détective et bien d’autres, tous à la recherche de réponses qu’ils ne pourront trouver que dans la douleur.
Et au final, Innstown : cette ville peut-être imaginaire, mais sans doute réelle en cet automne finissant, frémissant sous ses feuilles, qui la recouvrent comme autant de mystères.
Un grand et beau roman fantastique, à lire, à découvrir.
Publié aux 6 Brumes : www.6brumes.com
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