Procès (Le)

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

(Re?)lire Le procès dans cette nouvelle édition, après la lecture de La sentence et la relecture de La colonie pénitentiaire, remet en question tout ce que je croyais me rappeler de Kafka.

 

Compte tenu de la préface et des différents compléments biographiques de cette édition, il apparaît en tout cas, ou ainsi le comprends-je, que l’adjectif « kafkaïen » est aussi inapproprié à l’oeuvre de Kafka que « cartésien » à celle de Descartes ou « masochiste » à l’oeuvre de Sacher-Masoch. Ce n’est pas à une bureaucratie matérialiste, comme le seront plus tard la Gestapo et le KGB, qu’est confronté Joseph K., lui-même pur produit de la société matérialiste « de droit », voire même caricature du bureaucrate, mais à une puissance cachée, ésotérique voire religieuse (le prédicateur, bien que chrétien, cite un conte talmudique…). Il est visiblement plus proche du Sisyphe et du Meursault de Camus que de Winston Smith, le personnage d’Orwell qu’évoque Kundera dans sa propre interprétation. Et c’est l’impossibilité de comprendre, pas la soumission, que traduit sa fin.

 

Le procès de Franz Kafka, traduction et postface de Jean-Pierre Lefebvre, Folio n° 7367, 2024, 427 p., couverture de Thomas Merceron, F4, ISBN 978-2-073-05287-2

Type: