Plus heureux des enfants décédés (Le)

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Ce recueil s’adresse, essentiellement, à ceux qui ont lu les deux séries de Tad Williams, Autremonde et L’arcane des épées. Pour celui qui n’a lu ni l’une ni l’autre, il offre une vision décalée des aventures à travers les yeux de personnages qui, ce me semble, ne sont pas intervenus dans l’action et racontent, l’un, le titre éponyme du recueil, une tentative de compréhension globale de cet univers d’Autremonde et de ses dérives vers l’apparition d’une vie interne au monde virtuel, l’autre, intitulé L’homme de flammes, une vie en dehors des luttes essentielles de L’arcane des épées, mais qui en subit les contrecoups dans un endroit retiré. L’un des narrateurs est, alors même qu’il n’est que le fantôme informatique d’un enfant mort de progéria, un enquêteur qui communique avec les gestionnaires des univers virtuels, confronté à une évolution étrange de ses univers. L’autre raconte simplement une histoire en marge des conflits principaux, mais présente des aspects de l’histoire générale, du passé dans lequel son beau-père cherche une explication ou une justification à son manque de foi.

 

Pour celui qui a lu les séries, un certain nombre de rappels des thèmes qui y ont été faits. Pour celui qui ne les a pas lues, des présentations d’images aussi dérangeantes et inquiétantes qu’intrigantes, parce que les narrateurs sont dans les univers et n’en questionnent pas du tout les bases.

 

J’avoue n’avoir plus le courage d’attaquer, si longtemps après, la série Autremonde. Certaines des idées qui semblent la sous-tendre me paraissent totalement farfelues, basées sur un animisme général étendu aux « êtres » informatiques, mais ce n’est pas sur ce seul récit que je pourrais vraiment décider qu’il s’agirait, ou non, de pure fantaisie.

Ne connaissant pas non plus L’arcane des épées, je ne peux considérer que la cohérence et la qualité du récit, incontestables.

Dans les deux cas, les rappels des références aux thèmes principaux ne m’en paraissent pas moins assez artificiels. Autant ce petit livre me paraît bienvenu comme complément aux bibliothèques des connaisseurs de Tad Williams, autant je doute qu’il puisse attirer de nouveaux lecteurs à ces séries.

 

Le plus heureux des enfants décédés, par Tad Williams, traduit par Jean-Pierre Pugi et Laurence Kiefé, Actu SF coll. Hélios n°94, 2018, 182 p., illustré par Alex Andreyev, 6€90, ISBN 978-2-36629-863-5

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