Paternoster
Pour Dana, jeune femme issue d’un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d’un été caniculaire, les choses s’engagent mal.Ballottée entre les apéritifs qui n’en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ?Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c’est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n’était qu’un piège bien cruel ?
Les bonnes surprises arrivent parfois sans qu’on s’y attende ; en voilà un joli exemple avec ce service presse qui m’a été adressé sans que je l’aie demandé. Moi qui n’aime pas qu’on me force la main, je me suis quand même lancée, fortement intriguée par la couverture et la quatrième, et ce fut finalement une belle découverte pour laquelle je remercie les éditions HSN.
Il ne m’a fallu que quelques pages pour me rendre compte que j’allais apprécier cette lecture. Quelques pages pour que je sois frappée par la plume singulière et percutante de Julia Richard qui dépeint à merveille le caractère de ses personnages, leur psychologie et leurs relations toxiques. Le portrait de cette famille un peu spéciale nous est brossé par une « pièce rapportée » qui n’appartient pas à la même sphère sociale, dans un style original, enlevé et rythmé, mais aussi plein d’humour. Les différents registres, ironie, satire et sarcasme, y sont à l’honneur. Mais cette histoire étrange n’est en définitive qu’un prétexte à dépeindre le carcan dans lequel les femmes sont (parfois encore) élevées, les sacrifices et les contraintes qu’elles s’imposent (parfois encore) elles-mêmes, pour rentrer dans le moule et répondre aux critères de la société patriarcale dans laquelle nous vivons (encore malgré tout). Cette intrigue un peu hors norme, que je qualifierais de drame psychologique – thriller domestique, selon certains –, se déroule presque en huis clos, dans une ambiance malsaine et oppressante qui suscite l’angoisse, jusqu’à surprendre en flirtant avec un autre genre qui n’intervient qu’à la toute fin.
Un roman étonnant donc que ce Paternoster, avec une histoire aux portes du réel, des personnages atypiques et dont le propos véhicule un fort message féministe. Une lecture que je n’oublierai pas de sitôt.
Parue sur Beltane (lit en) secret
Paternoster, Julia Richard, HSN, 21,90 €