Paranoïak

Soumis par Josèphe Ghenzer le ven, 24/08/2007 - 17:11

Réalisateur:

Indiscrétion assurée

Voyeur

Après avoir passé une agréable journée à pêcher en compagnie de son père, Kale, un ado de 17 ans, a un moment d’inattention sur le chemin du retour et est victime d’un tragique accident de voiture qui coûte la vie à son père. Fragilisé et perturbé par cette mort dont il s’estime responsable, Kale est devenu sujet à de vives réactions incontrôlées. C’est ainsi qu’il frappe son professeur d’espagnol lorsque celui-ci se permet de lui faire une malencontreuse réflexion sur son défunt père. Afin de lui éviter d’être incarcéré dans un centre de redressement pour ados délinquants, le juge l’assigne en résidence surveillée. Kale va devoir rester confiné pendant les trois mois d’été à son domicile où il est obligé de porter en permanence un bracelet électronique à la cheville ce qui le contraint à rester en permanence à l’intérieur d’un périmètre de 30 mètres autour de sa maison. Si jamais il franchit cette frontière invisible, la police est alors immédiatement prévenue et il sera alors arrêté puis enfermé dans un centre de redressement. Sa mère s’empresse également de le priver de son accès aux jeux vidéo et de télé.

Les jours passent et Kale a, de plus en plus, de mal à supporter son confinement. Pour tromper son ennui grandissant, son seul exutoire est de passer le temps à épier ses voisins à l’aide de puissantes jumelles et, plus particulièrement, Ashley, une jolie jeune fille qui ne le laisse pas indifférent et qui vient tout juste d’emménager avec ses parents dans la maison d’à côté. Kale finit par se prendre au jeu et à force d’observer leurs habitudes et leurs déplacements, il finit par découvrir ainsi toutes sortes de petits secrets inavoués de ses proches voisins. Jamais à court d’imagination, Kale s’amuse beaucoup à ce divertissement qu’il partage désormais avec Ronnie, son meilleur ami, et Ashley, sa nouvelle voisine, jusqu’à ce que les évènements prennent une tournure bien plus inquiétante lorsque le trio est persuadé qu’un de leurs voisins, le mystérieux et énigmatique Mr Turner, pourrait bien être le serial killer qui fait la une des journaux télévisés.

Mon voisin le tueur

Kale habite une banlieue résidentielle avec ses maisons coquettes et ses jardins parfaitement entretenus où il ne se passe quasiment jamais rien. Condamné à rester cloîtré dans un périmètre restreint autour de chez lui, l’ado désœuvré tente de passer le temps en matant ses voisins mais il considère cet “espionnage” plus comme s’il était spectateur d’un reality show. Il ne mesure pas les conséquences d’un tel acte et ne réalise pas non plus que le petit jeu auquel il s’adonne en agréable compagnie pourrait s’avérer être dangereux dans le cas où il aurait effectivement vu juste en ce qui concerne les agissements de Mr Turner.

Paranoiïak mélange sciemment les genres et est nettement scindé en trois parties distinctes : l’introduction avec le drame de l’accident de voiture qui a pour but d’expliquer le comportement de Kale afin de justifier son enfermement ultérieur dans sa maison, la 1ère partie est ensuite centrée sur un aspect “comédie romantique” avec l’emménagement dans la maison d’à côté d’Ashley pour laquelle Kale va avoir le béguin ainsi que toutes les maladresses dont il va faire preuve pour tenter de sortir avec elle tandis que la dernière partie est conçue comme un thriller au cours duquel le trio d’ados va mener son enquête pour prouver que Mr Turner est bien le serial killer que Kale soupçonne.

En raison de ce découpage entre trois parties, il faudra attendre environ 40 minutes avant de rentrer vraiment dans le vif du sujet. En outre, du fait d’avoir volontairement cherché à obtenir un classement PG-13 aux USA, la partie thriller n’a pas grand chose “d’horrifique” malgré quelques séquences où on nous suggère plus qu’on ne nous montre toutes les atrocités commises par le serial killer.

Paranoïak étant avant tout un teen movie, le résultat final est donc une version très édulcorée par rapport aux films “traditionnels” de serial killer (l’enquête criminelle étant ici menée par un trio d’ados désœuvrés et non pas par la police ou le FBI) et bien soft par rapport aux films horrifiques qui submergent nos écrans ces derniers temps (la série des Saw, Hostel et autres Captivity, Motel, Hitcher, etc). Si Shia LaBeouf (qui interprète le rôle de Kale) s’en tire avec les honneurs dans tous les registres (drame, comédie, action), il n’en reste pas moins que le scénario comprend son lot d’incohérences ainsi qu’un certain nombre de raccourcis quant au mode de fonctionnement et au comportement du serial killer auxquelles s’ajoutent aussi des invraisemblances en ce qui concerne les pièces secrètes de sa maison.