Parabole des talents (La)

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Une auteure reconnue

Octavia Butler (1947-2006) s’était fait connaître avec en publiant des nouvelles qui obtinrent le prix Hugo en 1984 et 1985 et avec son cycle The Patternist, traduit en France par les éditions Opta. Elle obtint le succès en publiant La parabole du semeur où elle racontait l’histoire de Lauren Oya Olamina, jeune adolescente noire dotée d’hyper empathie et qui évoluait dans une société américaine en plein effondrement suite au changement climatique. Lauren y fonde un mouvement spirituel,  « Semence de la Terre », dont le but est de préparer l’humanité à voyager vers d’autres planètes. On retrouve ses personnages dans La parabole des talents qui a obtenu le Prix Nebula en 1999. Les éditions Au diable Vauvert le rééditent aujourd’hui dans leur collection de poche.

 

L’histoire d’une mère

La parabole des talents commence par les mots d’Asha, la fille de Lauren, qui découvre le journal de sa mère des années après. En 2032, Lauren et ses compagnons ont fondé une communauté fondée sur les principes humanistes de « Semence de la terre ». De temps en temps, la communauté accueille des errants et des survivants, comme le frère de Lauren, Marc. Lauren a épousé Bankole, un médecin plus vieux qu’elle d’une trentaine d’années et ne tarde pas à tomber enceinte. Mais l’Amérique élit un chrétien fondamentaliste, Jarret, qui veut unifier religieusement le pays, par la force si besoin. La communauté « Semence de la Terre » est bientôt menacée et capturée. Lauren, réduite en esclavage et séparée de son bébé, va affronter le pire de la nature humaine…

 

Un roman passionnant

Très bien construit, alternant les points de vue d’Asha et de Lauren, La parabole des talents est un roman foisonnant où on découvre une Amérique retombée dans l’obscurantisme. Les héroïnes sont des femmes, ce qui n’était pas si courant à l’époque où le roman est paru, qui se battent pour la survie. On note aussi l’importance de l’arrière-plan culturel afro-américain avec le thème de l’esclavage qui réapparaît ici. Enfin, c’est aussi l’histoire d’une relation devenue impossible entre une mère et sa fille, traité sobrement et sans pathos. Commençant comme une dystopie angoissante, La parabole des talents finit sur une note optimiste. Une vraie réussite.

 

Octavia E. Butler, La parabole des talents, traduit de l’anglais par Iawa Tate, Au diable vauvert, ‎ ISBN 979-1030703771, janvier 2021, 560 pages, 9 €

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