Grenier des enfers (Le)

Des meurtres mystérieux dans les sous-sols de Manhattan ! Deux cadavres ailés sont repêchés dans les égouts de New-York par la brigade fluviale... Les marques retrouvées sur les corps inquiètent les autorités... D’autant qu’au même moment une série de meurtres de sans-abri plonge la ville dans une psychose collective. Le criminel ? Ni un homme ni un animal... Le flegme et l’intelligence d’Aloysius Pendergast suffiront-ils à apaiser les esprits ? Son enquête mènera l’inspecteur du FBI dans un dédale de stations de métro désaffectées et de galeries souterraines... jusqu’au "Grenier des Enfers", là où se cache peut-être le secret du monstre.

La logique anglo-saxonne étant ce qu’elle est, le succès livresque et cinématographique de « Relic » se devait de déboucher leur l’écriture d’une suite. Le film n’ayant pas rapporté des tonnes de dollars, Preston et Child ont pu se permettre de lancer leur suite livresque sur des chemins pas trop balisés… Et surtout de se foutre du budget comme d’une guigne ! Ce sont donc les égouts et les anciennes stations de métro qui dorment sous la Grande Pomme qui servent de décor titanesque aux nouvelles aventures de Pendergast et consorts. Parmi les premiers romans de Preston et Child, ce "Grenier des Enfers" concentre encore son intrigue sur les événements aux limites du surnaturel, tout en laissant le personnage de Pendergast dans l’ombre et le plaisir des non-dits. Plus tard, ce personnage pas comme les autres prendra davantage (trop ?) de place dans l’univers des deux auteurs, son combat quasi sans fin contre son frère maléfique reflétant celui que livrait, en son temps, Sherlock Holmes et le retors Moriarty. « Techno-thriller », plus qu’aventure fantastique, le "Grenier des Enfers" flotte dans une ambiance délicieusement glauque et réserve quelques surprises lors de l’une ou l’autre scène de suspense particulièrement bien menée.

De la belle ouvrage « populaire » comme les Américains savent forger. Sans fioritures. Mais sans ennui !

Douglas Preston & Lincold Child : Le Grenier des enfers, traduction de l’américain : Philippe Loubat-Delranc, 464 p., L’Archipel