Du rififi chez les Clébards
Une rue, un soir, la lune écarlate frappe le bitume et Dick tombe sur l’horrible crime. L’éventreur de chiennes a de nouveau frappé. La pauvre caniche n’a pas fait long feu. Ses tripes jonchent l’asphalte et son sang abreuve les égoûts. Soudain, deux chiens policiers débarquent. Dick est un coupable tout trouvé. "Mais je n’ai rien fait" hurle-t-il dans une nuit muette. Rien n’y fait. Dick s’enfuit, coursé par les molosses. Une route à traverser, des phares qui lui éclatent les yeux et un pare-choc qui lui percute le bide. Dick valdingue dans les égoûts. Il se réveille patraque au coeur de la société des Rats.
Imaginez que Jean Gabin se réincarne en chien, avec le franc parler et l’accent qu’on lui connaît bien. Imaginez qu’il se retrouve dans un polar style "Les Tontons flingueurs", mais où tous les protagonistes sont des chiens. Y’a du flic sournois. Y’a du molosse à abattre. Y’a de la gonze qui te trahit. Sans parler de la chute libre qui attend notre héros. Dick est un chien naïf et très jeune. Il croit que l’amour, ça dure toute une plombe. Mais que dalle, la belle "Reine" va vite se tirer lorsqu’elle va apprendre que son belâtre est accusé des meurtres qui hantent la ville. D’ailleurs, elle ne sera pas la seule à l’abandonner. Ses amis, ses voisins, la flicaille et tout le gratin, tous ont besoin d’un coupable pour apaiser leurs esprits. "Dick était sur les lieux du crime. Dick est coupable". Voilà notre ami trahi par ses compatriotes, mais soutenu par les Rats. Et les Rats, c’est pas des rigolards. Ils sont nombreux et ils ont bien envie de sortir de l’ombre.
Vous l’aurez compris, avec du "Rififi chez les clébards", Jean-Christophe Pol nous entraîne dans un polar canin bien ficelé où les répliques à la Audiard fleurent bon le noir et blanc. Un pur régal. Royal canin, dirai-je.
Titre : Du Rififi chez les clébards
Textes et dessins : POL Jean-Christophe
Editeur : La boîte à bulles
Collection : Faits divers
Nombre de pages : 48