Douane volante (La)

Gwen le tousseux est le souffre-douleur des jeunes de son village breton, à l’aube de la Première Guerre mondiale. Il devient l’apprenti du rebouteux et tire un petit avantage de ce fait, sauf que son maître décède et Gwen est laissé pour mort.
Il se réveille pour découvrir l’Ankou qui l’emporte dans sa charrette des morts vers un pays qui semble sorti de l’imaginaire. Pris en charge par un marin qui rêve de devenir douanier volant, il se révèle dans la pratique de la médecine et de l’art du rebouteux. Il apprivoise un oiseau alcoolique, un pibil et vit durant 4 années dans ce village mystérieux.

Gwen est-il mort ? Pas selon moi, il est entre deux mondes, celui des vivants et celui des morts, je penserai que Gwen a fui la guerre dans un coma ou dans la folie.

Si les personnages du village sont très attachants, car humains dans leurs qualités comme leurs défauts et surtout plein de détails dans leur physique et leur caractère, on reste avec l’impression de vivre dans un rêve ou dans un pays envahi par l’ouate d’un brouillard.

Je dirai que ce livre vogue sur le surréalisme, avec la pointe de fantastique du pays des morts-vivants, tout en présentant les codes classiques du roman jeunesse : la quête initiatique d’un ado à la recherche de son avenir.

L’auteur revendique une inspiration d’un tableau flamand du XVIIe siècle et on y est un peu, dans les tons beige-brun, dans l’idée d’une ville comme Brugge, la Venise du Nord, énigmatique.

Ce n’est pas un livre d’action, un livre impression… mais très bonne, toute en douceur et en imagination.

La douane volante par François Place, illustré par François Place, Gallimard Jeunesse