Guilde de la mer T1 (La)

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Un merveilleux conte pour enfants qui nous invite au voyage, à la tolérance, et qui nous pousse à revoir notre regard, souvent trop rigide, envers les autres.


Parce qu’elle a empoisonné un contrôleur de la dictature Muride, la mère de Gibbeux est emprisonnée. De son côté, Gibbeux est parvenu à échapper aux gardes, en sautant du haut des murailles. Emporté par les eaux, le jeune garçon trouve refuge sur un navire marchand faisant escale sur l’île de la Guilde de la Mer. Les gens parlent de ce lieu comme une légende. A la différence de la Muridie, les habitants de l’île s’habillent comme bon leur semble, ils marchandent ce qu’ils désirent et exercent le métier qui leur convient. Un monde idyllique qui connaît pourtant des temps sombres avec une série de meurtres sans précédent.

L’idée est simple. Une grande mer, au cœur de laquelle baignent plusieurs îles. La carte dans la page de garde nous en révèle 9, mais nous n’en visitons que 2 pour l’instant. Le choc des cultures étant déjà suffisamment flagrant entre la dictature de la Muridie et le libre arbitre de la Guilde de la Mer. Ce parallèle entre deux sociétés est aussi l’opportunité de s’arrêter plus longuement sur les vêtements que porte chaque personnage. Car l’habit joue un rôle primordial dans cette bd. Il reflète deux éléments : la société à laquelle appartient un individu et la personnalité qu’il se donne. Sous le joug des Murides, le peuple porte l’uniforme unique et le gris de la populace. On évite ainsi toute dérive, toute réflexion ou toute tentation propre à perturber le système. Un mouchoir rouge devient automatiquement une marque de rébellion pour qui ose le porter. Inversement, les gens de la Guilde portent des vêtements colorés, en rapport avec leur culture et leur personnalité. Ils affichent une diversité de pensées qui s’oppose à l’uniformité. En plus de ce gros travail sur les costumes, je noterai un trait et un encrage qui frissonnent. De quoi révéler, au-delà de l’apparence, les véritables intentions de chacun. Car ne l’oublions pas « L’habit ne fait pas le moine ». Et j’ai particulièrement bien apprécié cette réflexion sur la religion en page 37. Résultat, une bd, menée tel un conte, qui nous divertit intelligemment.

Titre : La Guilde de la Mer – tome 1 – Au point de devant

Scénario et dessin : Nancy Pena

Couleurs : Jean-Marie Jourdane et Miss Gally

Editeur : La boîte à bulles

Parution : avril 2006

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