Ör
C’est l’histoire d’un homme qui cherche à finir de vivre. Il s’en va, quitte son Islande avec juste ce qu’il a sur le dos, une chemise de rechange et une caisse à outils, foreuse incluse. Il arrive dans un pays qui sort de la guerre et tente de se reconstruire.
Là, il trouve une chambre dans un hôtel tenu par un couple de frère et sœur, très jeunes, et l’enfant de cette dernière.
Ils se croisent sur une route qu’ils empruntent dans un sens contraire : lui veut mourir, eux veulent revivre, ne plus simplement survivre.
Même si les résumés étaient peu engageants, parlant d’un homme dépressif et suicidaire, je n’ai rien trouvé de cela dans ce livre. Tout y est douceur, même quand c’est amer ou que la violence de la guerre y est décrite. Il y a même de l’espoir et de la poésie.
C’est un journal de voyage et au cœur de soi-même, pour cet homme qui n’avait plus rien à quoi se raccrocher : une mère qui ne se souvient pas toujours de lui, une ex-femme et une fille qui se révèle ne pas être sa fille. Trois Guðrun. Ör veut d’ailleurs dire « cicatrices » : la cicatrice originelle, le nombril, est celle de la mère. Puis il y a celle de l’épouse partie ou celle du lien père-fille brisé par les révélations.
Tout est à la première personne et chaque texte est précédé d’un titre qui lui tient de résumé et de philosophie.
Ce n’est pas cet ouvrage qui va changer mon idée sur les auteurs du Grand Nord : ils sont à découvrir, dans des tons différents et originaux ! N’hésitez pas à changer vos habitudes franco-anglaises/américaines : le monde est riche de plumes très intéressantes !
Ör par Audur Ava Olafsdottir, traduit par Catherine Eyjolfsson, éditions Zulma.