Nuit de feu (La)

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Éric-Emmanuel Schmitt est un dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur français naturalisé belge, né le 28 mars 1960 à Sainte-Foy-Lès-Lyon.

Normalien, agrégé de philosophie, docteur, il s’est d’abord fait connaître au théâtre avec Le visiteur, pièce devenue un classique du répertoire international. Rapidement, d’autres succès ont suivi. Plébiscitées tant par le public que par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Son œuvre est désormais jouée dans plus de quarante pays.Il écrit le Cycle de l’invisible, six récits qui rencontrent un immense succès aussi bien sur scène qu’en librairie. Une carrière de romancier absorbe une grande partie de son énergie depuis L’évangile selon Pilate, livre lumineux dont La part de l’autre se veut le côté sombre. Depuis, on lui doit Lorsque j’étais une œuvre d’art, une variation fantaisiste et contemporaine sur le mythe de Faust et une autofiction, Ma vie avec Mozart, une correspondance intime et originale avec le compositeur de Vienne. Deux recueils de nouvelles se sont ajoutés récemment : Odette Toulemonde et autres histoires, huit destins de femmes à la recherche du bonheur, est inspiré par son premier film tandis que La rêveuse d’Ostende est un bel hommage au pouvoir de l’imagination. Amoureux de musique, il a également signé la traduction française des Noces de Figaro et de Don Giovanni. Il est naturalisé belge en 2008. Début janvier 2016, il fait son entrée dans le jury Goncourt.Multi-récompensé, que ce soit en France ou à l’étranger, il est devenu un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. 

Source : www.eric-emmanuel-schmitt.com

 

À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le grand Sud algérien. Au cours de l’expédition, il s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres durant la nuit glaciale, il n’éprouve pourtant nulle peur et sent au contraire se soulever en lui une force brûlante. Un sentiment de paix, de bonheur, d’éternité l’envahit. Le philosophe rationaliste voit s’ébranler toutes ses certitudes. Ce feu, pourquoi ne pas le nommer Dieu ?Cette « nuit de feu », Éric-Emmanuel Schmitt la raconte pour la première fois, dévoilant au fil d’un fascinant voyage intérieur son intimité spirituelle et l’expérience qui a transformé sa vie d’homme et d’écrivain. « Un récit vivant, concis, concret, qui éclaire les circonstances de sa conversion et ses conséquences, sans chercher à convaincre », Astrid de Larminat, Le Figaro. « Une méditation profonde et joyeuse sur le sens de notre existence », François Lestavel, Paris Match.

 

Comme je l’attendais, comme je l’espérais, comme j’ai été émue de le recevoir. Ce témoignage représentait pour moi bien plus qu’un simple récit : il était pour moi un phare. Je le sentais, je le savais, ce livre allait me rendre heureuse pour longtemps.

Et puis je l’ai ouvert et lu et……

Tout commence par l’arrivée d’Éric-Emmanuel Schmitt en Algérie à Tamanrasset. Immédiatement nous sommes submergés par une explosion de couleurs, d’odeurs, de saveurs. Nous percevons que ce voyage va être riche en sensations. Éric-Emmanuel sait nous prendre par l’œil et nous emmener avec lui dans SON désert, SON expérience, SA découverte.

Son récit se poursuit avec la découverte des personnes qu’il va côtoyer pendant sa traversée du désert, les vivants comme les morts.

Parfois avec humour comme lorsqu’il évoque Moussa qui a des mains pattes d’araignées et qui sert des « bioutifoul » à chacune de ses phrases ou encore lorsqu’il décrit les dromadaires qui « ont la gueule d’une photo prise de trop près » (page 34).

Tous ceux qu’il va croiser dans ce périple présentent une importance qui donne à son histoire le relief du vécu.

  • Charles de Foucauld sur qui va porter le film en préparation. Mort en 1916 d’une balle dans la tête, tué par un homme qu’il avait voulu aider, avait lui aussi 28 ans quand il a découvert Dieu.
  • Son ami Gérard, si détaché de lui, si indifférent en apparence mais qui vivra un calvaire lors de sa disparition.
  • Les autres voyageurs, des professeurs d’université quelque peu narcissiques mais si riches en connaissances.
  • Ségolène, catholique convaincue, avec qui il aura de longues conversations et qui lui glissera, page 103, au sujet de l’existence de Dieu : « L’absence de preuves n’apporte pas la preuve de l’absence ».Ségolène ne parviendra pas à le convertir et après sa révélation, il ne saura pas partager ce moment avec elle.
  • Et surtout Abayghur, jeune touareg, pour qui Éric-Emmanuel va avoir un coup de foudre amical fulgurant. Je me suis longtemps demandé comment l’auteur pourrait justifier toutes les conversations qu’ils avaient ensemble alors qu’aucun ne parle la langue de l’autre. Nous apprendrons avec ravissement que ces longs échanges ont été plus imaginés que réels.

La première partie du récit est entièrement dévolue à la découverte du Hoggar, qui symbolise l’absence de tout et paradoxalement la plénitude du tout. Le désert est le centre du monde, il est le lieu où se produit la meilleure situation pour réfléchir.

Les conversations avec Ségolène la catholique vont lui permettre de faire le point sur sa position de philosophe, de jeune homme parfaitement athée et d’envisager sa relation à la mort, à l’éternité, au néant…

Puis la rupture se produit, celle qu’on attend depuis le début du récit. Éric-Emmanuel s’égare, se perd, se retrouve seul dans la nuit glaciale du Hoggar…Il va rencontrer Dieu.

De cette nuit il va ressortir empli de bonheur. Il essaiera de partager avec ses lecteurs ce moment prégnant. Pas de prosélytisme dans ce récit (même si l’auteur avoue qu’il aurait aimé nous convaincre). Juste la narration d’une aventure qui a bouleversé une vie… « Je suis rentré dans le désert athée, j’en suis ressorti croyant » …

Je le savais, je le sentais, ce livre va me rendre heureuse pour longtemps…    

 

La nuit de feu par Éric-Emmanuel Schmitt, couverture de John Quintero, Albin Michel 

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