Nibelung (Le), Le carnaval aux corbeaux T1

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Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal. Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu. Jusqu’à présent nul ne lui a répondu… avant ce curieux jour d’octobre. Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville.

Je pourrais vous dresser le pitch de ce roman, vous écrire que le petit Ludwig va traverser bien des péripéties pour résoudre l’énigme de la disparition de son père, surtout en étant confronté à la résurgence d’une malédiction et son cortège diaboliquement abracadabrantesque. Je pourrais vous écrire encore que ce livre est plein de poésie bien dosée, de décors ensorcelant, d’une intrigue dirigée avec savoir-faire. Je pourrais également ajouter qu’en ces temps de disette, les éditions du Chat Noir ne se sont pas moquées des lecteurs en proposant une édition cartonnée somptueuse, agrémentée de nombreuses illustrations, de culs-de-lampe et autres détails graphiques, et que ceux-ci accentuent encore un peu plus un remarquable talent d’écriture.

Je pourrais vous détailler encore bien des choses mais je ne le ferai pas. Il est 4h46 du matin et je viens de rallumer mon ordinateur pour modifier cette chronique car je suis perplexe. Une critique, c’est avant tout le retour de l’expérience d’une lecture. Au-delà de n’importe quel encensement élogieux ou détails négatifs, voici ce que je retiens de cette expérience en fin de compte : la première fois je n’ai pas fait de relation de cause à effet. La seconde fois, j’ai pensé à une simple coïncidence. Cette fois-ci, je ne peux pas écarter le doute qui m’assaille. Réveillé en suée par un cauchemar pour la troisième fois consécutive – pas par le petit cauchemar quelconque, celui bien glauque ressurgi d’un passé oublié qu’on ne réserve que pour les grandes occasions – je m’interroge.

La bible elle-même ne dit-elle pas « Et le verbe s’est fait chair ! » ? Alors, peut-être… Oui ! Peut-être… que l’inspiration de l’auteur pour écrire cette œuvre fut telle qu’il y a insufflé un peu de magie, la faculté de faire transpirer l’univers poétiquement nauséabond de ces pages, au point d’en contaminer mes songes. Quoi qu’il en soit, chapeau bas l’artiste ! Pour moi ce livre est déjà un incontournable.

 

Le carnaval aux corbeaux, Tome 1 : Le Nibelung d’Anthelme Hauchecorne, couverture de Loïc Canavaggia, Éditions du Chat Noir, 320 p., 979-10-90627-96-3, 19,90€

 

Interview d'Anthelme ici

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