N'éteins pas la lumière

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Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire... Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.

Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service... ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.

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Un malentendu s’est-il peu à peu installé dans le monde de l’édition française au sujet du terme « thriller ». Le nombre de couvertures qui se présentent aux lecteurs sous cette estampille semble en perpétuelle augmentation… A un point tel que des romans s’éloignant clairement du genre se retrouvent glissés dans cette catégorie.

Avec « N’éteins pas la lumière », Bernard Minier accoste des territoires fort proches de ceux explorés par Claire Favan, dont « Le tueur de l’ombre » est chroniqué par ailleurs sur ce site. Leur truc à eux, c’est essentiellement le polar psychologique, l’études des personnages, la réflexion sur le folie et les frontières floues entre les représentants de la loi et celles et ceux qu’ils poursuivent. Est-on pour autant en face d’un « thriller » ? D’un « page-turner » au sens anglo-saxon du terme, où le lecteur est sans cesse en déséquilibre, découvre une idée par chapitre et termine son excursion dans le petit monde littéraire à bout de souffle ? D’un roman dont la fonction première est d’offrir son lot de « thrills », d’excitations ? Non. Et c’est tant mieux. Parce que Bernard Minier n’est sans doute pas à la recherche de ce type d’effet. « N’éteins pas la lumière » est une lecture enveloppante, moite, qui laisse des traces dans l’esprit. Entre cauchemar éveillé et enquête en eaux troubles, ce roman est un polar exigeant et charnu. Parfois même trop charnu lorsque l’auteur se laisse aller à quelques effets répétitifs (comme les scènes de cauchemar un rien trop systématiques…), mais on peut sans mal pardonner cette générosité d’écriture, puisqu’elle s’inscrit dans une relation sincère avec le lecteur.

 

N’éteins pas la lumière de Bernard Minier, Éditions XO

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