Cerveau de Voltaire (Le)

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L’ADN de Voltaire a été décrypté. A peine la médecine française a-t-elle proclamé ces résultats spectaculaires que le cerveau du philosophe disparaît. L’auteur du larcin menace de cloner l’auteur de Candide ».

Moi, qui suis depuis toujours un fou de Voltaire, quand j’ai lu cette quatrième de couverture, je n’ai pas résisté, et j’ai tout de suite acheté le bouquin. Et je l’ai dévoré en un jour. C’est super bien écrit. Dans un langage simple, direct, en excellent français.

L’idée, déjà, est belle : voler le cerveau de Voltaire pour le cloner. Pourquoi ? Le voleur s’exprimera plusieurs fois, par lettre. Il en a marre de cette société de 2011, où tout n’est que paraître, que superficialité médiatique. Il en appelle aux Encyclopédistes du XVIIIè siècle, cette époque unique où vivaient tant d’esprits brillants, cette ère des vrais intellectuels. “Voltaire, reviens !”. Le livre est conçu sous forme de polar, l’enquête étant menée par le commissaire Attias, de la PJ, entouré de collaborateurs bien esquissés. Au fil de ses recherches, Attias, un homme normal, simple flic, marié, fera de nombreuses rencontres : BHL, Jean-Pierre Foucault, Philippe Sollers, même le président Sarkozy qui l’encourage (je précise que j’écris ceci le 6 mai, à 18 heures, sans connaître encore l’issue du deuxième tour des présidentielles). Le passage où Nouchi fait se rencontrer le commissaire et un éminent journaliste américain est savoureux : la presse américaine est vraiment différente. Finalement, le voleur du cerveau immortel est découvert : oui, il s’agit bien, non d’un fou, mais d’un médecin capable de réaliser son “forfait”.

Je ne vous livrerai évidemment pas la fin du roman, un rien décevante à mon avis. Il est amusant de voir les premières réactions sur la Toile, assez négatives et plutôt franco-françaises. Car Nouchi, collaborateur à la rédaction du Monde, fait partie d’un certain “establishment” parisien que d’aucuns ont évidemment plaisir à égratigner. Roman amusant, écrit de manière très alerte et très vive, il fait passer un bon moment. Non, la verve voltairienne n’est pas éteinte !

Franck NOUCHI, Le cerveau de Voltaire, Flammarion 2012, 222 p., 18 euros.

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