Freaks of the Heartland

Dans l’Amérique profonde des années trente, parce qu’ils sont difformes et que leurs parents n’ont pas choisi de les mettre au monde, des enfants-monstres sont assassinés. L’un d’eux a pourtant survécu, caché de tous par ses parents, fermiers de leur état. Le monstre, de son vrai prénom Will, un enfant de 6 ans haut comme un camion et fort comme un ogre, vit attaché dans une grange. C’est son frère Trevor qui lui amène sa nourriture. Mieux vaut parler de bouffe, dans ce cas là, tant le mélange d’excréments et de déchets que ses parents lui laissent est immonde.

Lors d’un repas de famille, Henri, le père, parle de mettre un terme à cette situation, en sortant son pistolet. Trevor s’inquiète. Dans la nuit, il quitte sa chambre, détache son frère Will et tous les deux, ils décident de s’enfuir pour la ville.

« Freaks of the Heartland » renoue avec les films d’horreur des années 30. Vieilles bagnoles, l’Amérique profonde, des enfants-monstres montrés du doigt par une population ignorante et une montée des rivalités, lorsque l’un des enfants-monstres tue un cochon à main nue. La trame du récit est classique. Une course poursuite à travers la campagne américaine, les grands espaces, puis la forêt et enfin la ville. Ce choix permet de ne pas s’y perdre et du coup, je me suis laissé guider par Will et Trevor dans leur escapade. Si bien qu’à un moment, le ressenti prend le dessus. Je tremble, je m’inquiète, je ris avec eux. Je vis la même excitation qu’ont connu Butch Haynes et le jeune Philip dans « Un jour parfait » de Clint Eastwood. Dommage que nos différences effraient cette population de fermiers, ignorants et renfermés. Nous aurions tant à apprendre de nos différences, tant à partager. Voici bien le message de cette bd au graphisme impressionniste… et impressionnant.

Titre : Freaks Of The Heartland

Scénario : NILES Steve

Dessin et couleurs : RUTH Greg

Editeur : Semic

Parution : 2007