Aux marges de la vision
Cette jeune auteur américaine d’origine japonaise a sorti, avec grand succès, ses premiers romans en 1996, et a tout de suite obtenu une notoriété méritée des deux côtés du Pacifique, avec par exemple le Locus Award for best first novel avec The Borg experiment ; elle a aussi obtenu le Nebula de la meilleure novelette en 2000 avec son court roman Godesses (téléchargeable gratuitement en anglais sur son site). Il n’aura fallu qu’un peu plus de dix ans avant qu’un éditeur français finisse par faire traduire un de ses romans. Limit of vision (en français : Aux marges de la vision) date de 2003, et sera donc le premier roman de Linda Nagata à paraître en français. Espérons que ce ne sera pas le dernier.
Aux limites du cyberpunk, mais pas vraiment punks, les romans que j’ai lus se déroulent dans un avenir assez proche et portent sur les conséquences de nouvelles découvertes dans les champs de la biologie et de l’informatique, ou à l’interface entre ces deux sciences.
The Borg experiment nous parlait d’une technologie interdite pour le contrôle des émotions et des humeurs, volée et tombée entre les mains d’une jeune clocharde. Il faut que je le relise pour le réapprécier.
Aux marges de la vision (Limit of vision) imagine la création d’une quasi-vie informatique, des noyaux agglomérés de « cellules » qui regroupent des mini-programmes capables d’interagir avec un porteur intelligent, homme ou animal. À cause d’un accident antérieur, la recherche sur ces LOV, comme on les appelle, a été bannie de la surface terrestre et confinée à un laboratoire en orbite. Trois jeunes savants ont violé l’interdit en rapatriant quelques cellules greffées sur leur corps. Leurs contacts avec les cellules du satellite ont incité celles-ci à tenter une évasion en provoquant la retombée sur Terre du labo du satellite. Les forces de sécurité de l’ONU tentent de stériliser l’épave, retombée au Viet-Nam, mais une jeune journaliste a réussi à voler sous leur nez un certain nombre de cellules ; avec l’aide du seul survivant des trois savants, d’un financier vietnamien et d’une I.A. créée par ce dernier pour venir en aide à des enfants sauvages, ils vont tenter d’assurer la survie des LOV échappées.
Le récit est amusant, parfois un peu schématique ; certains détails m’ont paru excessivement naïfs. Il est vrai que la vie est encore plus compliquée que tout roman, et qu’un roman qui en tiendrait compte deviendrait illisible...
Interview ici.
Aux marges de la vision (Limit of vision), traduction : Élizabeth Vonarburg, couverture : Stephen Youll, 402 p., Bragelonne
Commentaires
NAGATA Linda : Aux Marges de la vision
Cela me fait penser à "psion" de Joan D.Vinge. Ainsi qu’au roman de Neal Stephenson, "L’âge de diamant" ou le manuel illustré d’éducation pour les jeunes filles. Evidemment, je fais le lien avec le dernier travail de Stephen Baxter, "Les enfants de la destinée"
NAGATA Linda : Aux Marges de la vision
Je vais poser une question peut-être débile, mais bon ...
Y’a bien une suite ?
Enfin, je la vois nulle part indiquée.
Mais il serait très frustrant de s’en arrêter là ! =/
C’est ce qu’on appelle rester sur sa faim...