Mutants

Réalisateur: 

L’amour à mort



Virus

L’action se déroule dans un monde post-apocalyptique qui a vu la quasi totalité de la population se faire décimer par la propagation d’un terrible virus faisant resurgir toute la bestialité et la rage qui sommeillent en chacun de nous. S’ensuit alors pour toute personne contaminée une dégradation mentale progressive ainsi qu’une irrémédiable transformation physique en une monstrueuse créature assoiffée de sang et avide de chair humaine. Seule une poignée de survivants a pu se réfugier dans une zone protégée par l’Armée, connue sous le nom de “Base Noé”, mais dont on ignore l’emplacement exact par mesure de sécurité. Sonia et Marco, un couple de secouristes qui s’aiment éperdument et a jusqu’alors miraculeusement échappé à la contamination, tentent désespérément de s’y rendre mais une banale panne d’essence les contraint à s’abriter dans une usine désaffectée, située au cœur d’une forêt en pleine montagne alors qu’au dehors le froid de l’hiver fait rage. Leur répit sera de courte durée puisque lors de l’attaque d’une meute de mutants, Marco se fait mordre par l’un d’eux.
Ce n’est alors donc plus qu’une question de temps avant que ne commence son hideuse mutation et l’amour sincère que lui porte Sonia ne va pas tarder à être mis à mal par la créature qui est en train de naître. Quand il s’avère évident que Marco a bien été contaminé par le virus, Sonia ignore jusqu’à quel point elle va pouvoir le supporter, l’aimer ou alors décider de s’enfuir en l’abandonnant à son triste sort avant qu’il ne s’attaque à elle malgré tout l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.

Contamination

Mutants est un film de zombies appartenant à la sous-catégorie très codifiée des “contaminés” doublé d’une romance impossible à la façon de la Belle et la Bête, revu et corrigé ici par une “french touch”, et dont le scénario s’inspire, tout à la fois, malheureusement beaucoup trop de La Mouche (pour la transformation progressive de Marco) et de 28 Jours Plus Tard (pour la contamination de toute la population par un virus transformant les humains en créatures mutantes cannibales) ainsi que de sa suite 28 Semaines Plus Tard (pour l’amour inconsidéré d’un père contaminé à l’égard de ses enfants et qui est prêt à tout pour les avoir à ses côtés pour toujours, qui est ici transposé à un couple d’amoureux).


David Morley, dont c’est le 1er long-métrage, s’attarde ici longuement sur les interrogations du couple et leurs réactions respectives l’un vis-à-vis de l’autre, une fois la contamination de Marco avérée, mais au détriment du reste. Si la tension et l’ambiance sont bien au rendez-vous dans la seconde moitié du film avec une photo désaturée et froide ainsi que l’action qui monte crescendo de l’attaque du bâtiment par la meute de mutants jusqu’à la scène finale, on peut difficilement occulter la 1ère bobine qui est franchement nulle. Pourtant il est clair que la sincérité du propos est bien là ainsi que la bonne volonté et le respect des codes du genre mais cela ne suffit malheureusement pas pour sortir du lot, du fait de l’accumulation de clichés déjà archi vus et revus (on se croirait parfois même dans Resident Evil), le tout n’ayant aucun recul ni le moindre humour. Les seuls points vraiment positifs résident dans la prestation d’Hélène de Fougerolles qui porte le film de bout en bout ainsi que dans la qualité des maquillages des créatures qui sont très réussis et particulièrement impressionnants. Mutants est un survival horrifique honnête mais qui, au final, ne révolutionnera malheureusement pas le genre par manque d’une véritable originalité dans la façon d’aborder le sujet. Au bout du compte, on a, une fois encore, la confirmation que n’est pas Cronenberg et/ou Boyle qui veut.

Mutants

Réalisation : David Morley

Avec : Hélène De Fougerolles, Francis Renaud, Dida Diafat, Marie-Sohna Condé, Nicolas Briançon, Luz Mando, Driss Ramdi, Grégory Givernaud, Justine Bruneau De La Salle

Sortie le 6 mai 2009

Durée : 1h 25

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