Mortels délices

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Né en novembre 1939, Baudouin Chailley (vrai nom de Piet Legay) a bourlingué à travers le monde et la France, a travaillé dans les services secrets avant de devenir écrivain (on recense ainsi plus de 140 ouvrages publiés). Pilier du Fleuve noir, Legay a d’abord écrit des romans d’espionnage dans la collection « Feu » avant de s’intégrer à la collection « Anticipation », particulièrement avec la série des dossiers maudits qui marqua nombre de lecteurs à l’imagination fertile. La disparition de la collection « Anticipation » n’a pas laissé Piet Legay inactif : il a trouvé un port d’attache chez Rivière Blanche (Black coat press).

 

Au bout de l’espace, les belles pépées

Les terriens, en explorant Salmidar, n’ont fait qu’effleurer la réalité. Rumer, par exemple, a connu le charme des Eluennes les plus délurées comme Taleya. Il revient et déserte pour la reconquérir. En même temps, il est là aussi pour retrouver son meilleur ami, Stab Browser, qui a disparu lors de leur précédent séjour sur Salmidar (les copains d’abord, voyons !). Rumer ne tarde pas à découvrir que les Eluens sont dominés par les Eternels, une aristocratie qui les subjugue et séduit toutes leurs plus belles ou beaux représentants. Rumer se laisse embarquer par une Éternelle (à qui il fait connaître le septième ciel, quel homme) mais n’est pas dupe : il sent bien l’arnaque et réussit à s’évader. Sa quête éperdue de Stab Browser conjugué au soutien d’un vieux sorcier Eluen, Obowa vont l’amener à remettre en cause la domination des Eternels.

 

Clichés et Cie, la rançon de la nostalgie ?

Mortels délices sent bon le pulp à la française d’antan, celui de la collection Anticipation (mais pas que) qui inonda les gares SNCF et RATP, permit à des générations de lecteurs pressés de découvrir la science-fiction. S’ils voulaient plus, ils pouvaient lire les « Trésors d’Ailleurs et Demain » ou de « Présence du Futur » mais ils pouvaient aussi se contenter d’« Anticipation » (qui permit de découvrir aussi des auteurs comme Stefan Wul et Laurent Genefort, ce n’est pas rien). La lecture d’un Piet Legay a certainement donné de nombreux moments de plaisir aux lecteurs des années 70 et 80. Aujourd’hui, il paraît surtout très daté. L’intrigue est ici pleine de clichés (ah les muscles de Romer, lointain descendant de Flash Gordon !), sa peinture du sexe également (elles craquent toutes pour les beaux musclés, y compris les Éternelles). Mortels délices paraît au final très convenu, sans saveur, juste un produit suranné qui ne pourra ravir que les nostalgiques. Mais, comme nous le savons, la nostalgie fait vendre… Mieux vaut cependant passer son tour.

 

Piet Legay, Mortels délices, ISBN: 978-1-61227-309-9, Rivière Blanche, 292 pages, 20 €

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