Max Co

Notre univers impitoyable

 

La mouche

Chez Bzz Co, usine renommée pour sa fabrication de tapettes à mouches, le chiffre d’affaires ne cesse de décliner car il y a de moins en moins de mouches. Tandis que les actionnaires, inquiets pour leurs bénéfices, décident d’opter pour des solutions drastiques passant par la rationalisation maximale de la production, un savant fou se livre dans le plus grand secret à des expérimentations des plus douteuses. Alors que ce dernier tente de modifier génétiquement les mouches afin de les rendre plus fécondes - ce qui accroîtrait sensiblement leur nombre et relancerait du coup le besoin en tapettes à mouches -, son expérience tourne malencontreusement à la catastrophe car des milliers de mouches mutantes et particulièrement agressives ne tardent pas à s’attaquer à la population de la ville. Max, un jeune garçon naïf qui est à la recherche de son père, découvre par hasard les manipulations orchestrées par Bzz Co. Accompagné de sa nouvelle amie Félicie, Max va alors tout faire pour tenter de contrer leurs sinistres agissements.

 

Microcosmos

Les principales caractéristiques de l’excellent et drolatique Max Co résident essentiellement dans l’originalité de son scénario et dans son humour décalé qui mélange à la fois burlesque et absurdité tout en restant toujours ancré dans la réalité du quotidien. C’est ainsi, par exemple, qu’alors que Max rêvait de marcher sur les traces de son père et de faire une grande carrière artistique, il est, au final, engagé comme simple “musicien d’ascenseur” chez Bzz Co où il se retrouve, du coup, condamné à jouer sans cesse la même mélodie.

Le film mélange astucieusement le drame social à la comédie horrifique et aborde toutes sortes de sujets de fond très sérieux mais avec une certaine légèreté et beaucoup de second degré : quête identitaire du jeune héros qui est à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu mais qu’il idéalise depuis sa tendre enfance, premiers émois amoureux au moment de l’adolescence, sujets économiques et sociaux (capitalisme effréné, monde impitoyable de l’entreprise avec ses méthodes expéditives de licenciement et ses actionnaires indélicats, mégalomanie du chef d’entreprise qui perd complètement pied avec la réalité), expérience scientifique sur des animaux génétiquement modifiés qui tourne mal, etc. Max Co marche singulèrement sur les traces de Jean de La Fontaine en utilisant des animaux pour décrire et mieux se moquer des nombreux travers des hommes. En effet, si ici les personnages ont l’apparence d’animaux, ils ont, bel et bien, le comportement des humains. C’est ainsi que les scénaristes ont pris les caractéristiques de certains animaux (le méchant crapaud, le rusé renard, la gentille marmotte, la démarche féline de la chatte, …) et ont utilisé l’image qu’ils véhiculent dans la réalité pour créer des personnages animaux humanisés puisqu’ils ont clairement les gestes et les émotions des humains mais tout en conservant les principales spécificités de leur espèce propre (ex : Rodolfo, le crapaud mégalo, aime beaucoup se baigner). Les figurines, articulées et dotées d’un squelette mécanique recouvert de silicone, des personnages ont été réalisées par les talentueux artistes de Mackinnon Saunders (à qui on doit, entre autres, les marionnettes de Noces Funèbres).

Max Co

Réalisation : Sam et Fred Guillaume

Avec les voix de : Lorànt Deutsch, Patrick Bouchitey, Virginie Efira, Sanseverino, Micheline Dax, Denis Podalydes, Amélie Lerma.
Sortie le 13 février 2008
Durée : 1h 15

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