Masters of Horror
Un peu dans la lignée de Chairs de poule ou Les contes de la crypte mais version adulte... Le principe de cette série était pour le moins original et intéressant. Il s'agissait de proposer des épisodes horrifiques complètement indépendants les uns des autres, réalisés par les plus grands noms du cinéma d'horreur : John Carpenter, Dario Argento, Tobe Hooper, Joe Dante, John Landis, Brad Anderson ou encore Stuart Gordon.
Ces petites histoires horrifiques, variées et déjantées, étaient toutes indiquées pour une petite soirée d'Halloween par exemple ! Vraiment idéales pour se faire peur, tout en riant entre amis de certains effets spéciaux démodés.
Épisodes et renouvellement ?
Masters of Horror est composée de 26 épisodes de 55 minutes et a été diffusée entre 2005 et 2007 sur la chaîne américaine Showtime. Elle a été arrêtée après deux saisons.
À qui est-elle destinée ?
Les amateurs des vieux films d'horreur (années 70 et 80 notamment). Les fans de série B. Les nostalgiques. Ou tout simplement les petits curieux...
Critique générale...
Tout d'abord, chaque épisode est indépendant et possède son univers propre. De ce fait, le show offre une grande palette de thèmes : sorcières, monstres sanguinaires, insectes étranges, malédiction, mystère glauque, tueurs en série, etc. Il y en a vraiment pour tous les goûts !
Mais c'est une force comme une faiblesse... Les épisodes sont très variés et donc inégaux. Certains vous toucheront, alors que d'autres vous laisseront indifférent. Cela dépend avant tout de ce qui vous fait le plus peur, ou ce qui vous intéresse le plus. Mais vu la grande palette d'histoires proposée, chacun peut y trouver son compte!
Ensuite, un point positif important à souligner : on sent que les réalisateurs se lâchent ! Ils vont au bout de leurs délires et se permettent même des exercices de style. Et ça fait plaisir à voir !
De plus, il faut avouer que les films d'horreur que l'on nous propose au cinéma nous offrent souvent les mêmes scénarios vides ou caricaturaux... Ici, on nous montre qu'un film d'horreur peut avoir un scénario intéressant ! En passant du fantastique au gore, mais aussi du meilleur au pire...
En fait, le principal problème de Master of Horror selon moi, c'est le manque de budget. Et cela se ressent notamment au niveau des décors et de certains effets spéciaux... Mais, cela rappelle un peu les trucages utilisés dans les vieux films d'horreur et c'est aussi ce qui fait tout le charme de cette série.
Les épisodes sont fortement inégaux, il est donc délicat de faire une critique du show en général. J'ai donc décidé de vous présenter mes quatre épisodes préférés, sur l'ensemble des deux saisons. Histoire de vous mettre l'eau à la bouche !
Jennifer - Saison 1 épisode 4
Dario Argento se lâche complètement, nous offrant un moyen métrage dérangeant et sanglant à souhait. La morale et le rationnel n'ont pas de place ici...
Qui est Dario Argento ? Son digne successeur n'est autre que Tarantino en personne. Rien que ça ! Histoire de donner le ton... Des personnages féminins forts et des scènes dérangeantes et sanglantes bien étudiées, tout ça sur un fond musical entraînant : voilà un peu la marque de fabrique du célèbre réalisateur italien ! Sans oublier l'univers coloré des années 80 et les mouvements de caméra géniaux ! Il ne faut pas oublier qu'Argento est un contemporain du sublime Stanley Kubrick. À croire que le talent était contagieux à cette époque !
Et même si les derniers films d'Argento sont des catastrophes, ses premiers sont de vrais petits chefs-d'œuvres! Et heureusement, Jennifer a l'avantage de rappeler les débuts glorieux du génie italien.
L'histoire ? Argento nous narre ici la rencontre entre Frank, un policier père de famille et Jennifer. Une jeune femme fragile, défigurée et muette. Mais même si Jennifer nous apparaît en innocente victime au début, elle va s'avérer véritablement dangereuse... Un peu à l'image d'une sirène moderne, elle possède un pouvoir de séduction hypnotique et inexplicable sur la gente masculine et un certain goût pour la chair fraiche...
Mon avis : La réalisation est très intéressante. Tout d'abord, je trouve que l'idée de dépoussiérer le thème des sirènes vraiment bien vu. En fait, on ne sait pas exactement ce qu'est Jennifer... Même si on se doute bien qu'elle n'est pas humaine. D'ailleurs, lorsque Frank la rencontre pour la première fois, il s'entaille la main sans raison apparente. Et son premier réflexe est de sucer la plaie, comme pour aspirer un poison... Peut-être une manière de suggérer la toxicité de Jennifer et d'expliquer l'addiction à elle que Franc va développer par la suite.
En effet, le thème de l'addiction est également exploré dans ce moyen métrage. On voit en particulier Franc se noyer dans la bouteille, au fur et à mesure que sa relation insensée avec Jennifer se poursuit... Argento semble faire ici un parallèle entre l'addiction à Jennifer (addiction amoureuse ou sexuelle) et l'alcoolisme du personnage. Toutes les addictions des personnages (sexe, alcool ou nourriture) apparaissent interconnectées. On peut y voir une critique de nos sociétés modernes, où chacun accumule et s'emprisonne dans ces dépendances...
Ce qui me fait en venir au thème de la satiété. En fait, Jennifer semble avoir tout le temps faim... Que ce soit un appétit sexuel ou stomacal, on dirait qu'elle n'arrive jamais à être rassasiée. Comme si elle n'était faite que de vide. De néant... Exactement à l'image ses grands yeux noirs sans expression. De plus, les entrailles sanglantes que Jennifer ingurgite sans arrêt ressemblent étrangement aux nouilles dégustées par les policiers au tout début de l'épisode. J'y vois une critique de la consommation type fast food ou junk food. Le fait d'être capable de manger n'importe quoi, pour se rassasier juste temporairement.
Pour résumer, cet épisode est très intéressant, surtout d'un point de vue réalisation. Même s'il y a toujours des imperfections, comme dans chaque film d'Argento. Ce court-métrage ressemble plus à une esquisse qu'à une vraie réussite... L'histoire et les personnages auraient mérité plus d'approfondissement en particulier. Mais c'est une vielle manie de Dario Argento. La profondeur psychologique, ce n'est pas trop son truc... Il dépeint toujours avec brio des histoires hors du commun, certes, mais il n'arrive pas à les concrétiser véritablement. Il passe ainsi souvent à deux doigts du chef-d’œuvre, et c'est un peu le cas même avec Jennifer. Un peu dommage.
Films du même réalisateur : Si vous avez aimé cet épisode, je vous conseille par ordre de préférence Tenebre (1982), Suspiria (1977), Phenomena (1985), Opera (1987) et Les frissons de l'angoisse (1975).
La fin absolue du monde (Cigarette Burns) – Saison 1 épisode 8
Avec ce court-métrage, on se rend très vite compte de pourquoi Carpenter est une légende du cinéma. Le réalisateur nous offre ici une œuvre dont il a le secret. Mélangeant astucieusement fantastique et horrifique.
Qui est John Carpenter ? C'est un peu le Stephen King du cinéma. La plupart de ses films ont désormais un statut culte. Des œuvres qui continuent à intriguer et passionner des générations de cinéphiles, prouvant qu'il est bien l'un des cinéastes les plus talentueux et les plus influents de son époque. Il a notamment dépoussiéré le cinéma d'horreur, en érigeant un nouveau genre, le « slasher ». C'est un metteur en scène de génie, mais aussi un scénariste très créatif. Pas étonnant que ces histoires horrifiques basculent souvent dans le fantastique, son imagination n'ayant apparemment aucune limite...
L'histoire ? Kirby Sweetman, un gérant de cinéma spécialisé dans la recherche de raretés, reçoit un jour une offre qu'il ne peut refuser : retrouver la seule copie existante d'un film maudit La fin absolue du monde. Projeté une seule fois, au festival de Sitges en 1971, il provoque une émeute faisant blessés et morts dans son public. Ce film rendrait fou pour d'obscures raisons, alors il a été détruit... Mais, un collectionneur sait qu'il existe encore au moins une copie et met Kirby sur sa piste. Mais dès lors qu'il se rapproche du film, Kirby commence à avoir des visions qui démarrent par une cigarette burn...
Il faut savoir qu'au temps du changement manuel des bobines au cinéma, l'expression « brûlures de cigarette » faisait référence aux cercles dans le coin haut droit de l'image qui annonçaient au projectionniste le changement de bobine.
Mon avis : C'est l'un des meilleurs épisodes de cette série selon moi. Vous pouvez foncer tête baissée ! Tout d'abord, on retrouve bien la patte de Carpenter : un anti-héro plongé dans une histoire glauque, un cadre d'action réduit (souvent une sensation de huis-clos), des antagonistes en tant qu'incarnation abstraite du Mal, une critique virulente de la société moderne en présentant notamment l'art comme une arme et un scénario original flirtant avec le fantastique.
La réalisation et la mise en scène sont de qualité. Le rythme est bien géré. Le jeu d'acteur est tout à fait crédible. La tension et le suspense sont maintenus jusqu'au bout. Une seule question : pourquoi n'existe-t-il pas de version longue ? On en voudrait encore...
La seule critique vraiment constructive que je pourrais formuler, c'est que l'histoire me rappelait un peu trop The Ring (Le cercle, pour les non anglophones) au début. Mais, mise à part quelques faiblesses niveau esthétique (dénuement de l'image) et effets spéciaux, c'est un très bon épisode à suspense qui fait bien son travail. À voir.
Films du même réalisateur : même si je ne connais pas toute la filmographie de Carpenter, je peux vous conseiller Halloween, la nuit des masques (1978), The Thing (1982), Prince des ténèbres (1987), L'antre de la folie (1995) ou encore Christine (1983).
Une famille recomposée (Family) - Saison 2 épisode 2
Voilà un petit bijou d'humour noir qui vaut le détour ! Avec ses quelques plans gores, ses dialogues crus et ses situations délirantes, cette fable déroutante ne vous laissera pas indifférent. Et elle vous poussera même à vous questionner sur la relativité de la morale.
Qui est John Landis ? S'il y a une chose à savoir sur John Landis, c'est que c'est lui qui a réalisé le cultissime clip de Michael Jackson, Thriller. Sinon, ce n'est pas trop un cinéaste qui donne vraiment dans le film d'horreur, mais plutôt dans la comédie. Même s'il a réalisé quelques longs métrages dans le genre.
L'histoire : Harold Thompson est un homme rondouillard et prévenant, au visage fort sympathique. Mais ce voisin idéal est en fait un étrange serial killer qui aime baigner ses victimes dans l'acide, afin de se constituer une famille squelettique plutôt macabre, avec qui il discute à longueur de journée... Cependant, l'arrivée d'un jeune couple dans le quartier va bousculer le court tranquille de son existence et de ses habitudes. Car Harold tombe rapidement sous le charme de sa belle voisine...
Mon avis : la première scène annonce le ton. John Landis nous montre une petite banlieue américaine tranquille à la Desperate Housewife, sur fond de musique gospel entrainante. Les mouvements de caméra fluides et paisibles nous font découvrir la maison et le quotidien macabre du tueur... Et le métrage se poursuit dans cet esprit, accumulant les images macabres ou dialogues dérangeants avec une mise en scène digne d'une bonne comédie.
John Landis a su imposer ici sa touche personnelle et nous propose une comédie horrifique originale, aussi drôle que flippante. En effet, le psychopathe dépeint dans ce petit film est complètement fou. Il a régulièrement des hallucinations qui déforment sa vision de la réalité. Et le côté comique du métrage passe notamment par les pensées d'Harold qui imagine les voix des membres de sa famille de squelettes ou celles des personnes qui l'entourent.
La réalisation de Landis est aussi schizophrène que le personnage principal, passant facilement de la comédie à l'angoisse. La mise en scène et le scénario sont remarquables. Tout comme les effets spéciaux ! Et j'ai trouvé que le twist final, plutôt jubilatoire, est amené avec brio. De plus, les acteurs sont convaincants et c'est d'ailleurs ce qui nous permet de nous attacher aux personnages, en particulier à notre assassin solitaire et incompris. La gestion des musiques est également bien maîtrisée, et la set list plutôt fun.
En conclusion, Une famille recomposée est une petite comédie morbide réussie, où l'humour est aussi corrosif que l’acide utilisé par notre tueur en série.
Films du même réalisateur : John Landis est plus connu pour ces comédies. On lui doit notamment The Blues Brothers (1980), ou encore Un fauteuil pour deux (1983). Côté film d'horreur ou comédie noire sympathique, je vous recommande plutôt Le loup-garou de Londres (1981) ou Cadavres à la pelle (2010). Sinon côté livre, je vous conseille Créatures fantastiques et monstres au cinéma (2011).
Un son qui déchire (Sounds Like) – Saison 2 épisode 4
Voilà un métrage étonnant, qui détonne avec les autres épisodes. Mais amis du gore et du sanglant, vous pouvez passer votre chemin... Brad Anderson nous propose plutôt un drame psychologique intrigant, profond et poignant.
Qui est Brad Anderson ? Un réalisateur très intéressant, que vous connaissez si vous avez déjà vu The Machinist. C'est le plus jeune cinéaste recruté par la série. Il a un style clairement inspiré de David Lynch, Alfred Hitchcock ou encore Roman Polanski. C'est le genre à prendre des risques, préférant de loin les petits films créatifs aux grosses productions américaines bien rentables.
L'histoire : durement affecté par la mort récente de son fils, Larry Pierce mène une existence difficile. Sa femme névrosée l’ennuie, son travail l'insupporte et surtout il est affecté par des troubles de l’ouïe. En effet, il est doté d'une ouïe surdéveloppée. Un don qui lui est bien utile dans le cadre de son travail, mais qui s'avère rapidement être un véritable calvaire... Et lorsque son hyperacousie s'amplifie de jour en jour, suite au deuil qu'il traverse, il se pourrait bien qu'elle finisse par rendre Larry complètement fou...
Mon avis : ce court métrage m'a énormément séduite. Peut-être parce que c'est un petit ovni au sein de Master of Horror et que je ne m'attendais pas à tomber sur une œuvre de ce genre. Plutôt qu'un simple conte horrifique, Brad Anderson nous offre un magnifique drame psychologique, plus émouvant qu'effrayant. Une bouleversante descente dans la folie furieuse d’un père inconsolable.
Même si le rythme est assez lent, je pense que c'était nécessaire pour poser l'ambiance poétique et morbide. Et bien imprégner ce malaise omniprésent chez le spectateur, vis-à-vis de tout ce qui arrive au pauvre Larry. De plus, la mise en scène participe pleinement au malaise, la caméra allant à la rencontre des objets ou personnes incriminées, en alternant souvent avec des gros plans sur le visage contrarié de Larry. Je salue au passage l'interprétation de Chris Bauer, dans un rôle loin d'être facile.
Il faut absolument souligner que le travail remarquable sur le son. Larry entend les moindres sons dans un périmètre proche et la mise en scène le souligne allègrement. On partage le calvaire de Larry et on comprend sa descente aux enfers... Les bruits les plus anodins, auxquels on est tous habitués, sont tous amplifiés. Comme celui d'une ampoule qui grésille, ou de deux aiguilles à tricoter qui frottent l’une contre l’autre, ou encore le bruit des battements de paupières frénétiques durant le sommeil. Le spectateur redécouvre ainsi les sons de tous les jours, mais de manière tellement intensifiée, qu'ils en deviennent carrément insupportables... Et ce côté redécouverte du monde à travers l'amplification d'un sens m'a fait pensé un peu au livre Le parfum de Patrick Süskind.
Pour en finir avec la réalisation, un choix intéressant de couleurs semble avoir été fait. En effet, Larry évolue dans un univers glacial souvent représenté dans des tons froids. En contraste avec les souvenirs de son fils au parc par exemple, qui sont tintés de couleurs chaudes et ensoleillées. Cette mise en scène m'a fait penser notamment à A single man de Tom Ford.
Pour ce qui est de l'horreur dans ce court-métrage, elle est surtout présente dans la dégradation psychologique du personnage principal. Dans la folie et la violence latente qui se lit sur son visage... La tension se ressent aussi dans le fait que Larry est complètement laissé pour compte. Personne ne semble compatir à sa douleur, ou même s'y intéresser. Il est complètement seul et incompris et la situation semble sans issue. Il est pris au piège et on ressent pleinement sa claustrophobie. De plus, et c'est là où le métrage est fort, beaucoup d’appréhension s'installe quant à la prochaine attaque sonore à venir.
Sinon, le sang n'est pas très présent dans cet épisode. Seulement à la toute fin... Un final réaliste et émouvant, avec des images fortes. Même si pour ma part, il manquait peut-être une bonne scène de pétage de plomb hystérique et violente, à la Carrie au bal du diable (1976) ou à la Shining (1980). Mais on ne peut pas tout avoir, je suppose...
De plus, je trouve que le thème du handicap est traité à merveille par Anderson. Et ce qui est marquant, c'est de voir combien l'hyperacousie de Larry le mène à un isolement de plus en plus total. Au même titre que pourrait l'être une surdité ou une affection physique. Une critique est adressée ici au manque de communication et de solidarité dans nos sociétés modernes, mais aussi au mode de fonctionnement déshumanisé du monde du travail. Et le mode de fonctionnement en grandes entreprises, tel qu'il est décrit par Anderson, m'a d'ailleurs fait beaucoup pensé au fameux American Psycho de Mary Harron. On y retrouve le même univers froid et impersonnel, peuplé de collègues complètement standardisés, indissociables les uns des autres. Plus l'histoire avance et plus ils apparaissent comme une foule en uniforme, qui semble faire bloc contre le personnage principal. Ce choix de mise en scène renforce d’ailleurs le sentiment d'isolement de Larry et le côté menaçant de son univers de travail.
Mais on retrouve également la patte du Brad Anderson de The Machinist, avec de nouveau la présentation d'un personnage principal solitaire rongé par la culpabilité. En effet, Larry est torturé par le fait d’avoir entendu trop tard que les battements du cœur de son fils n’étaient pas réguliers, une affection génétique rare qui lui coûte finalement la vie. Larry est alors véritablement traumatisé par la mort de son fils et n'arrive pas à sortir de son silence.
En effet, Larry ne semble rechercher que le silence et cela se retrouve dans la mise en scène.
Il demeure souvent muet à l'écran. Il communique peu, que ce soit avec sa femme ou avec ses collègues. Il a toujours des conversations minimalistes et distantes. Et sa seule tentative de socialisation avec un jeune collègue se solde par un échec cuisant.
Il y a en effet toute une réflexion métaphorique autour du silence qui est faite dans ce court-métrage. Une critique sur notre société, incapable d’apprécier le silence, car très souvent associé à la mort. Larry est très affecté par la violence sonore du monde moderne qui est pourtant signe de vie, alors que le silence l’apaise. Un silence de mort auquel il s'accroche, autant qu'il est attaché à son tendre fils... Et c'est d'ailleurs auprès de sa tombe que le père meurtri se réfugie souvent, comme si seul le silence de son fils pouvait le réconforter.
Comme vous l'aurez compris, Brad Anderson nous offre un épisode bien particulier, mais surtout bouleversant et poignant dans ses images et ses réflexions sur le monde qui nous entoure. C'est le genre de métrage qui ne peut pas plaire à tout le monde, tellement il peut être déroutant. Mais pour ma part, j'aurai tué pour une version longue !
Films du même réalisateur : je ne peux que vous conseiller le sublime The Machinist (2004) avec Christian Bale en schizophrène paranoïaque. Un film brillant et déstabilisant, où la réalité et l'imaginaire paraissent souvent indissociables. Sinon il y a aussi The Call (2013) dans la catégorie des films à suspense.
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