Massacre à la tronçonneuse : le commencement
La maison de l’horreur
Shérif, fais-moi peur
En 1969, la guerre du Vietnam exige toujours plus de moyens et d’hommes. Eric Hill vient tout juste de rentrer du front mais il est prêt à y retourner pour protéger Dean, son frère cadet qui a eu la malchance d’être tiré au sort pour partir combattre là-bas. Avant l’échéance fatidique, les deux frères décident de s’offrir une ultime virée au Texas avec leurs petites amies respectives, Chrissie et Bailey, histoire de se payer du bon temps mais lorsqu’ils se font prendre à partie par une bande de motards, leur vie bascule. Pris en chasse par l’une d’entre eux, les deux couples tentent de s’enfuir mais la course-poursuite se termine en tragique accident de la route au cours duquel Chrissie est éjectée du véhicule. Alors que la motarde profite de l’occasion pour détrousser les accidentés, Chrissie, dissimulée par les fourrés avoisinants, assiste de loin à l’arrivée providentielle sur les lieux du shérif Hoyt.
Ce dernier abat immédiatement sans raison la Hell Angels et embarque sans ménagement les trois survivants dans sa voiture pour les emmener à la ferme des Hewitt, histoire de les livrer en pâture à Leatherface. Bien décidé à venger la mort de sa copine, le petit ami de la motarde descendue par le shérif accompagne Chrissie jusque chez les Hewitt. Courageuse mais inconsciente du sort qui l’attend, Chrissie va alors s’engager dans un “parcours du combattant” pour tenter de sauver sa peau ainsi que celle de ses amis victimes d’atroces sévices.
A l’abattoir
Au début du film, un bref flash-back, situé en 1939, nous montre la naissance en catimini, à même le sol d’un sordide abattoir, d’un bébé difforme que sa mère s’empresse de se débarrasser en le jetant carrément dans une poubelle. C’est là que ce dernier est trouvé peu après et recueilli par l’un des membres de la famille Hewitt, qui va l’élever comme leur fils. L’ironie du sort voudra qu’une fois arrivé à l’âge adulte, le jeune Thomas sera employé en tant que garçon boucher dans l’abattoir où il vit le jour. 30 ans plus tard, l’esprit limité du jeune homme est bien incapable de comprendre qu’en raison de la conjoncture économique, l’abattoir doit définitivement fermer ses portes. Il vient de perdre son travail et est alors animé par une rage qui ne fait qu’attiser la violence qui sommeille en lui depuis sa tendre enfance. Lorsque son patron tente de lui expliquer qu’il doit rentrer chez lui, il le tue. On assiste alors aux premiers pas dans la folie meurtrière de celui qui, désormais, sera plus connu sous le nom de Leatherface et c’est à partir de là qu’il va commencer à exercer ses talents de dépeceur sur les pauvres victimes innocentes qui auront le malheur de croiser son chemin.
Derrière le masque
Ce préquel a pour but d’explorer les origines du mythe de Leatherfaace, de percer à jour le secret des étranges relations qui unissent les différents membres de la famille Hewitt et d’apporter aux fans bon nombre de réponses aux questions qu’il se pose depuis tant d’années (comme par exemple : pourquoi Hoyt n’a-t-il plus de dents ? Comment est-il devenu shérif ? Comment Thomas Hewitt est-il devenu un tel monstre de cruauté ? Quel secret se cache sous le masque qui est à l’origine de son surnom de Leatherface ? De quelle façon la fameuse tronçonneuse est-elle devenue son arme de prédilection ? Comment Monty s’est-il retrouvé amputé des deux jambes ? A quoi la famille Hewitt a-t-elle été confrontée pour en arriver à commettre de telles atrocités ?). Le scénario se concentre donc sur la période où la recherche de chair fraîche humaine finit par devenir une occupation banale chez les Hewitt et dissèque par le menu détail la psychologie des différents dégénérés qui composent cette famille hors du commun (Hoyt, Luda Mae, Monty et Leatherface). Le film nous montre de quelle façon les rouages de la mécanique infernale se sont mis, peu à peu, en place.
L’oncle de Thomas qui rêvait de “devenir shérif à la place du shérif” a décidé de faire régner l’ordre moral dans la région dont la quasi totalité de la population est partie chercher fortune ailleurs depuis la fermeture de l’abattoir qui fournissait justement du travail et de quoi manger aux habitants du coin. Dans cette zone devenue désormais presque déserte, il leur faut bien trouver maintenant où s’approvisionner en nourriture. Ce maniaque sexuel pervers et sadique prend son nouveau rôle de shérif et de redresseur d’ordre moral très au sérieux. Tous ceux qui transgressent “sa” loi, devront être sévèrement punis. Une relation de type maître-élève s’est instaurée entre celui qui a pris la place du vrai shérif Hoyt et son neveu d’adoption. En tant que chef et tête pensante du clan Hewitt, Hoyt se doit d’offrir de nouvelles proies à sa famille de dégénérés.
La chambre des tortures
Cet préquel est un concentré d’horreur bien gore au pays des Rednecks s’inscrivant dans la vague des revivals des seventies qui sévit depuis quelque temps à Hollywood. L’histoire ne se concentre pas uniquement sur le personnage légendaire de Leatherface mais s’attache également à nous montrer la famille Hewitt dans son ensemble et à nous faire comprendre de quelle façon chacun de ses membres a basculé dans une folie meurtrière. Parallèlement, l’accent a été mis sur le destin tragique de leurs malheureuses victimes après qu’elles aient été capturées plutôt que sur le suspense précédant leur mort.
Les flots d’hémoglobine, les séquences de torture et les amoncellements de cadavres sont ici rendus de façon très réaliste grâce à l’excellent travail de maquillages spéciaux effectué par les équipes de KNB SFX. Malgré la bonne prestation de l’ensemble du casting, le film souffre malheureusement du problème lié au principe même du préquel (on sait forcément à l’avance ce que devient la famille Hewitt sans avoir besoin de voir la fin du film) et d’une fâcheuse impression de déjà vu en raison de la recrudescence des films d’horreur qui envahissent nos écrans depuis ces dernières années (comme la trilogie des Saw, Hostel, The Devil’s Rejects ou encore La Colline A Des Yeux) qui gâchent donc incontestablement le plaisir des mordus du genre.
Massacre A La Tronçonneuse : Le Commencement
Réalisation : Jonathan Liebesman
Avec : Jordana Brewster, Taylor Handley, Diora Baird, Matt Bomer, Lee Tergesen, Cyia Batten, R.Lee Ermey.
Sortie le 7 février
Durée : 1 h 32