Ma vie de pingouin

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En croisière sur l’Orlovsky, Tomas et Wilma filent vers l’Antarctique. Lui, a élu les icebergs comme lieu idéal pour mettre fin à ses jours. Elle reste d’un inébranlable optimisme malgré le secret qui assombrit sa vie. Sur le paquebot, la globe-trotteuse Alba répertorie les similitudes entre humains et animaux. Et elle dispose d’un beau panel face à un épaulard tueur, une poignée d’éléphants de mer plutôt mal élevés, et environ quatre cent mille manchots royaux. Un roman frissonnant sur l'amour et l'amitié, et l'avenir de la planète.

 

Mon avis sur ce livre, comme je le développerai par la suite, est plutôt mitigé. Il m'a de prime abord intéressée pour les thèmes qui le constituent : les grands froids de l'Antarctique, le réchauffement climatique et son aspect éthologique.

 

Point original : dès le début du roman, l'auteur nous propose deux façons de lire les choses. La méthode linéaire ne change pas de d'habitude mais pour les plus aventureux, il est possible de commencer par découvrir les parties en italique qui se déroulent dans les cabines de quelques personnages secondaires, pour changer un peu d'une lecture habituelle. C'est la méthode que j'ai choisie, et j'ai trouvé qu'il était intéressant de posséder ces informations sur des individus dont on parle finalement assez peu dans le reste du texte, car cela permet de leur donner une certaine consistance et d'éclairer certains passages. 

De prime abord, l'histoire me plaisait parce qu'elle se déroule en Antarctique avec bon nombre d'animaux des pays froids.

Je ne peux m'empêcher de relever l'absurdité qui consiste à faire un voyage au sud de la Terre, au sein d'un paysage dont on sait qu'il est menacé d'extinction. Ce voyage est justifié par des préoccupations pseudo-écologiques : les passagers souhaitent découvrir les merveilles de cet univers glacé avant qu'il disparaisse et ne semblent pas se rendre compte que la pollution engendrée par leur gros bateau est l'une des causes premières de cette disparition... Ceci dit l'auteur n'est pas responsable de cette absurdité puisqu'il semble qu'effectivement un certain nombre de touristes entreprennent ce genre de voyage.

Les relations entre les personnages ne révèlent aucune surprise et évoluent exactement comme je m'y attendais. Ce n'est pas désagréable, mais j'aurais quand même aimé être un peu plus étonnée par la fin quand j'ai refermé la dernière page de ce livre.

Enfin, chaque personnage racontant sa vision des choses, j'ai trouvé qu'il y avait quelques répétitions sur certains événements de l'histoire.

 

Ce roman est en effet un roman chorale, dans la mesure où l'on y suit les points de vue de trois individus : Wilma, Tomas et Alba.

J'ai trouvé les personnages de ce roman attachants mais un peu (beaucoup) stéréotypés. Wilma, jeune femme éternellement optimiste qui cache quelques lourds secrets sur son enfance et sa vie, rencontre Tomas, dépressif désabusé et suicidaire dont la femme est partie aux États-Unis avec leurs enfants. Ces deux personnalités frôlent la caricature tant l'une est le contraire de l'autre. Quelques éléments douloureux sont parsemés au fil des pages, histoire donner un semblant de profondeur psychologique à nos deux héros, mais dans l'ensemble, je n'y ai pas vraiment cru.

Le personnage d'Alba est plutôt sympathique dans le rôle de la grand-mère excentrique et moderne. Elle ponctue son récit de notes comportementales sur l'espèce humaine, qu'elle ramène au monde animal, et de pseudo explications scientifiques qui sont malheureusement fausses. Dommage.

 

Le style de l'auteur permet cependant d'oublier en partie ces héros un peu trop stéréotypés. J'ai bien aimé l'humour qui se dégage du livre, la légèreté avec laquelle K. Mazetti nous décrit les péripéties de ses personnages. J'ai souvent souri, et bon nombre de passages, malgré les défauts que je leur ai trouvés, m'ont fait l'effet d'une bouffée d'air frais bienvenue.

Ce style est sans doute ce qui m'a rendu le livre agréable à lire.

 

Mon impression sur ce roman est donc plutôt mitigée, puisque si l'ensemble manque d'originalité sur un certain nombre de points, le style et la façon d'aborder l'histoire la rendent malgré tout agréable à lire et rafraîchissante.

 

Ma vie de pingouin, par Katarina Mazetti, traduit par Lena Grumbach, illustré par Nicki Twang, Editions Actes Sud, Collection Babel, 8,70€

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