MORNET Florence 01

Auteur / Scénariste: 

• Éditrice de « Mots en flots » et auteure éditée

• Nationalité : Française

• Biographie

Après le lycée, Florence Mornet s’est orientée vers des études dans le paramédical et elle travaille aujourd’hui dans un laboratoire d’analyse.

Ayant publié un premier roman en 2013, elle écrit aujourd’hui dans tous les genres, basculant entre fantastique et polar, romance et fantasy.

L’ombre des oubliés, tome 1 : Le Phoenix a été publié en 2016.

Mère d’une fille, née en 2009, elle pratique le handball depuis ses 9 ans.

Elle est également l’éditrice de la maison d’éditions française « Mots en flots ».

• La maison d’édition

Maison d’édition fondée en octobre 2015 et basée à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire – France). Sa créatrice est avant tout une auteure qui a voulu partager deux passions : l’écriture et la lecture. Elle s’est fixé deux objectifs qui lui tiennent particulièrement à cœur :

– Donner leur chance à des auteurs encore méconnus et jamais publiés.

– Travailler avec des associations et leur reverser une partie de ses bénéfices.

 

Bonjour à vous ! Et merci de prendre de votre temps pour répondre à mes questions. En tant qu’auteure et éditrice, pourriez-vous nous partager ce que l’un et l’autre vous ont appris jusqu’à maintenant ? N’est-ce pas trop difficile de ne pas vous emmêler les pinceaux, alors que vous devez gérer votre roman édité et votre maison d’édition ?

Bonjour Alicia et merci à toi pour cette interview. En tant qu’auteur, je me suis vraiment rendu compte de la difficulté de se faire éditer, mais surtout, de se faire éditer dans une bonne maison d’édition. J’ai eu la chance de tomber sur une éditrice super qui est passionnée, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les auteurs. En tant qu’éditrice, j’ai pu voir l’envers du décor et j’avoue que c’est tout autant passionnant. Voir et être responsable de la fabrication d’un roman, c’est juste magique. En fait, ce n’est pas tant ce que j’ai appris qui est important, mais les rencontres que j’ai pu faire : graphistes, correctrices, membres du comité de lecture, auteurs, blogueurs et lecteurs, des gens merveilleux avec lesquels j’aime beaucoup échanger. Certains sont même devenus des amis et je suis vraiment ravie de toutes ces belles relations.

 

Pour être sûre de ne pas tout mélanger (mes écrits et ma maison), j’ai justement voulu séparer les deux, au moins pour le commencement. En publiant moi-même mes romans, j’avais peur qu’inconsciemment, je les fasse passer avant ceux des autres auteurs, ce qui n’aurait pas été juste pour eux et pas forcément bon pour l’image de « Mots en flots ». D’ailleurs, j’ai une romance qui sort bientôt chez Addictives. Je pense que pour bien faire les choses, il faut savoir séparer les différents éléments, faire la part des choses. Être auteure est une chose. Être éditrice en est une autre. Peut-être qu’un jour je réunirai les deux, mais ce n’est pas prévu pour le moment. Le seul bémol sur le fait d’être devenue éditrice est que j’ai beaucoup moins de temps pour écrire : le travail avec mes auteurs prend énormément de temps, car je veux un vrai travail éditorial.

 

Est-ce que vous lisez des romans en dehors des manuscrits que vous recevez aux soumissions annuelles ? Quels sont vos ouvrages préférés ?

J’ai une pile à lire énorme mdr, mais je n’ai malheureusement pas énormément de temps. Par exemple, avant de créer ma maison d’édition, je lisais 2 livres par mois, maintenant je suis passée à deux livres par an, et ça me désole. En fait, j’ai voulu instaurer un vrai travail éditorial. Par exemple, les corrections d’un roman se font sur 4 à 5 mois, avec 3 passages par la correctrice, un par moi-même et un dernier par notre relectrice. Pendant ce temps, il y a un vrai échange entre la correctrice, l’auteur et moi et cela prend beaucoup de temps, mais les auteurs sont vraiment satisfaits du travail fait sur leurs écrits et finalement, c’est ça le plus important. Alors oui, ça me prend tout mon temps libre, mais au moins, quand un roman est publié, je suis contente à l’idée que les lecteurs ne seront pas déçus par les fautes, les incohérences et les lourdeurs. Ça, c’est quelque chose qui me rendrait malade. Alors je préfère mettre de côté la lecture et me consacrer pleinement à mon travail. Et puis bon, ce n’est pas tellement une grande perte, car avec les manuscrits, on découvre de magnifiques histoires.

 

Comme je suis éclectique, j’ai des ouvrages préférés dans tous les genres. J’ai adoré Et si c’est un homme de Primo Levi (c’est d’ailleurs le seul livre qui m’aura fait pleurer), la série L’accro du shopping de Sophie Kinsella (chick-lit), les Harry Potter bien évidemment, la saga Hunger Games, et en fantasy, j’ai littéralement dévoré les sagas Les chants de la Belgariade (et toutes les suites et préquels) de David Eddings et Le secret de Ji (et les suites aussi) de Pierre Grimbert.

 

Comment vous est venue l’idée de nommer votre maison d’édition de cette façon ?

À la base, elle ne devait pas du tout s’appeler ainsi et puis le nom s’est imposé de lui-même. Mots = MO = première syllabe de mon nom. Flots = FLO = première syllabe de mon prénom. Ainsi, je peux vraiment dire que ma maison est à mon image. Sans compter que ce nom, Mots en flots, colle bien avec l’univers de l’édition. C’était donc une évidence et il a très vite été adopté.

 

Qu’est-ce qui a « déclenché » la création de « Mots en flots » ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir éditrice ?

Je dirai l’amour des livres. C’est une vraie passion. Et puis je suis curieuse de nature. J’avais vu le processus de fabrication d’un roman en tant qu’auteur, je voulais maintenant découvrir ce qu’il se passait de l’autre côté. J’ai aussi eu un vrai déclic alors que je faisais de la bêta lecture et des corrections pour les auteurs. J’ai eu des textes supers sous les yeux, des textes qui auraient vraiment mérité d’être publiés, mais dont malheureusement personne ne voulait, car pas assez de place dans les maisons d’édition. Alors j’ai voulu mettre ma pierre à l’édifice. Certes, je ne sors que 5 ou 6 nouveautés par an, réparties sur toute l’année, mais je me dis que ce sont toujours 5 ou 6 auteurs qui ont eu la joie d’avoir une réponse positive.

 

Comment vous êtes-vous sentie après la publication du premier roman de « Mots en flots » ? Quelles sont les qualités que vous recherchez pour votre entreprise ?

Je crois que j’étais autant sur les nerfs et impatiente que l’auteur. Il s’agissait de Les écailles de l’âme de Mylène Ormerod et cette sortie me tenait vraiment à cœur, car ce roman a une histoire vraiment très atypique. Quand j’ai ouvert les cartons de livres et que j’en ai pris un entre les mains, je me suis dit « ça y est, je suis éditrice », tout comme les auteurs qui réalisent qu’ils le sont vraiment quand ils ont leur « bébé » dans les mains.

 

Pour ce qui est des collaborateurs, je recherche des gens simples, qui ne se prennent pas la tête. J’ai voulu instaurer un vrai esprit de famille dans ma maison et j’en suis très satisfaite. Bien sûr, ça sera dur de garder cet esprit quand l’équipe grandira, mais j’aime travailler dans la bonne humeur et la légèreté. Je n’aime pas les personnes hautaines, vantardes, qui se croient supérieures aux autres… Ce n’est pas ce que je veux pour mon équipe et pour l’instant, j’ai eu la chance de ne tomber que sur des personnes formidables.

 

Pour les manuscrits, nous fonctionnons au coup de cœur et je tiens vraiment compte de l’avis général de mon comité de lecture. En général, les romans les plus appréciés sont ceux qui sont le plus recherchés, avec plein de petits détails, de péripéties, d’intrigues… Les histoires avec des personnages touchants, de l’émotion.

 

Quel est votre salon littéraire préféré ?

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en faire beaucoup, mais pour l’instant, je n’ai donc pas vraiment de point de comparaison. J’ai tout de même beaucoup aimé Mons’Livre en novembre dernier. Nous y avons été très bien accueillis, que ce soit par les organisateurs ou les lecteurs, et avons passé un bon weekend. D’ailleurs, nous comptons bien y retourner cette année. Pour 2018, j’aimerais également me tourner vers des salons dans le sud de la France, car pour l’instant, nous ne sommes présents que dans le Nord et en Belgique, et il est important pour moi que d’autres lecteurs puissent venir à notre rencontre.

 

Pourriez-vous nous expliquer comment se déroule votre quotidien ? Vous êtes auteure, éditrice, scientifique et maman ! Comment arrivez-vous à tout gérer ?

Effectivement j’ai des journées bien remplies. Je suis auteure, éditrice, scientifique, maman, mais aussi coach d’une équipe de hand de seniors garçons auprès de qui je suis engagée trois fois par semaine et j’accorde aussi de l’importance à passer du temps avec mes amis et ma famille. Sans compter que j’ai le petit deuxième en route qui me puise toute mon énergie. Mais c’est assez paradoxal, car à côté de cela, j’adore rester vautrée dans mon canapé à attendre que le temps passe mdr.

 

En fait, je pense qu’il y a 2 personnes en moi. La boulimique du travail, l’hyperactive qui ne supporte pas de ne rien faire, qui a besoin de tout contrôler, de tout diriger et qui ne peut pas passer une minute sans être occupée. Et puis il y a la deuxième moi qui apparaît les rares fois où je débranche la prise et qui n’a plus du tout d’énergie et rentre dans une grande léthargie. Mais cette deuxième personnalité n’apparaît que rarement ;-). En fait, l’expression « quand on aime on ne compte pas » me correspond très bien. J’aime tellement tout ce que je fais que je ne compte pas les heures. Toutes mes occupations sont des vraies passions alors ce n’est que du plaisir. Et puis, j’ai la chance d’avoir un conjoint patient et compréhensif qui me soutient dans tout ce que j’entreprends, et une fille en or qui m’encourage tous les jours pour que je réussisse.

 

Pourriez-vous nous parler du genre que vous éditez ? Aussi, briefez-nous sur votre nouvelle sortie !

Je n’édite pas de genre en particulier, du moment que ça reste des romans. Pas de nouvelles, d’essais, de témoignages, de poésies… Mais niveau roman, je pense que notre catalogue parle de lui-même : 2 sagas d’anticipation fantastique, 1 fantasy, 1 fantastique jeunesse, 1 suspense, 1 romance MM et 1 romance. Si demain nous recevons un très bon thriller, eh bien nous ajouterons une nouvelle collection à notre catalogue.

 

Notre prochaine sortie s’appelle Les demoiselles d’Arisaig tome 1 : Daphné de Sarah M. Carr. C’est un roman frais, plein de vie, d’humour, d’émotions, avec 2 petites scènes érotiques très légères. Ce roman touche d’ailleurs beaucoup plus à la chick-lit. Nous suivons Daphné et ses amis qui mènent une vie paisible dans le petit village d’Arisaig, jusqu’au jour où « Apollon » va entrer dans leur vie et tout faire basculer. C’est un roman qui se lit facilement, sans prise de tête et qui permet ainsi de s’évader.

 

D’après votre expérience, quelle est votre vision du monde de l’édition ?

Je dirai que le monde de l’édition est un monde difficile. En effet, se faire une place n’est pas chose aisée et surtout ça ne dépendra pas de l’éditeur (pas que, en tout cas). En effet, vous pouvez faire le meilleur travail du monde, ce sont d’abord les auteurs, puis les lecteurs qui font votre réputation, et c’est assez déroutant de se dire que finalement, le succès d’une maison d’édition ne dépend pas de la maison elle-même. Je pense aussi qu’il y a énormément de concurrence (de jalousie ?) de la part de certaines personnes. En effet, j’ai déjà vu des éditeurs se descendre entre eux ou des auteurs se tirer dans les pattes. Et je trouve ça vraiment dommage parce qu’à la base, on a tous la même passion.

 

Mais c’est un monde hyper enrichissant, que ce soit au niveau littérature ou au niveau humain. C’est beaucoup de stress, beaucoup de pression, beaucoup de doutes, mais le bonheur de voir une nouveauté sortir, de découvrir de super commentaires ou chroniques, de rencontrer les lecteurs… Tout ça, ça surpasse tout le reste.

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