Cycle du guerrier de Mars (Le)

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Créateur d’un fanzine « Burroughsiana » alors qu’il était au lycée, plus tard rédacteur en chef de « Tarzan adventures », Moorcock n’a jamais caché son affection pour E.R. Burroughs et particulièrement pour le Cycle de John Carter. L’heroic-fantasy devenant une seconde nature, parfois alimentaire, il se lance dès 1964 dans la saga d’Elric le Nécormancien, qui resta son plus grand titre de gloire. Et c’est à ce moment, alors que sa revue « New Worlds » pourfendait la littérature dite ’classique’, qu’il écrivit son triptyque du Guerrier de Mars, destiné à la jeunesse, et qui en reprenait toutes les conventions.

Dans le premier volume, La Cité de la Bête, contrairement à John Carter, Michael Kane n’arrive pas sur Mars de sa propre volonté, mais par suite d’un accident d’un transformateur de matière que le jeune chimiste expérimentait dans son laboratoire. Cette Mars n’est pas la planète aride que nous connaissons, mais une cousine de Barsoom évidemment. Il rencontre une belle princesse, combat d’affreux envahisseurs, est jeté en pâture à une monstrueuse Bête qu’il vainc. Et, comme dans A Princess of Mars, c’est au moment où tout se termine heureusement... qu’il est ramené sur la Terre.

Je ne résumerai pas les deux autres volets du cycle, tout aussi réjouissants (Le Seigneur des araignées, et Les Maîtres de la fosse). Kane revient bien sûr sur Vashu (le Barsoom de Moorcock), mais ailleurs. Il combat un tyran religieux, découvre d’antiques machines, sera enlevé par le peuple-araignée, visitera la Cité des joyaux, retrouvera sa princesse pour en être aussitôt séparé, deviendra Prince de Vashu, découvrira le monde perdu des ’Premiers Maîtres’ et son mystérieux peuple des filles-chats, éradiquera la terrible peste verte, etc etc. Nous sommes en effet dans la plus pure tradition burroughsienne, à la grande joie des amateurs.

Ce cycle avait été publié chez Albin Michel de 1965 à 1969, mais se trouve ici enrichi par deux autres textes, inédits ceux-ci. Sojan, nouvelle écrite à quinze ans ( !), n’est qu’action pure. La sorcière perdue, texte plus long et plus réussi aussi, est dédié à Leigh Brackett (d’où l’allusion à Northwest Smith) et l’on pense à l’atmosphère de L’Epée de Rhiannon, ce chef-d’oeuvre de Brackett. Le héros bataille férocement sur Mars, après avoir passé une rude enfance sur Mercure, où il était appellé ...Tan-Arz. Il y aura même une référence au Multivers, in fine. Dans son intéressante préface, Moorcock explique : « Je suis redevable à Burroughs de la simplicité et de l’efficacité de sa structure narrative, et je pense que j’ai appris mon métier de conteur en suivant ses leçons. J’ai toujours admiré ses méthodes, que j’ai fréquemment imitées, en hommage avoué. » Ce livre en est la passionnante illustration.

Michael MOORCOCK, Le Cycle du Guerrier de Mars, Sojan, La Sorcière perdu, illustration Atelier Didier Thimonnier, Omnibus, 679 p. , 22,50 €

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