Légende de Hawkmoon, le dieu fou (La)

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Deuxième opus de la légende « d’heroic-fantasy » de Dorian Hawkmoon, duc von Köln, grand pourfendeur du Ténébreux Empire de Granbretanne, faisant directement suite au « Joyau Noir », ce « Dieu fou » reprend le récit dans la foulée de l’endroit où nous l’avions abandonné.

Après être parti, dans le volume précédent, en quête d’un mystérieux Bâton Runique susceptible de venir en aide au comte Airain, souverain de la province libre de Kamarg, assiégée par les troupes insulaires du terrible baron Méliadus, le temps est désormais venu pour Hawkmoon, flanqué de son fidèle Oladahn, de revenir en France depuis les profondeurs orientales où il s’est aventuré lors de sa périlleuse mission. Son absence prolongée laisse en effet la patrie de sa promise, Yisselda, fille du comte, fort malmenée face aux assauts des armées ennemies. Le moral des troupes baisse constamment et le compte à rebours devant mener à la chute de la Kamarg semble être irrémédiablement enclenché.

Mais ce serait compter sans la persistance inébranlable du duc von Köln, qui parvient à déjouer un à un les plans ourdis par ses ennemis jurés - tout d’abord dans l’étrange cité de Soryandum, où il fait la connaissance de celui qui deviendra bientôt son frère d’armes, le « traître » français Huillam d’Averc, peintre et architecte de renom ayant rejoint les rangs de la Granbretanne ; ensuite dans le repaire du « Dieu fou », en Ukranie, sur les traces d’une puissante Amulette Rouge qui l’aidera grandement dans ses combats futurs ; enfin, aux mains du baron Méliadus, revenu d’entre les morts afin de punir la Kamarg de son outrecuidance…

On retrouve dans ces pages la même verve que dans le premier tome de la saga. L’action et l’aventure priment sur toutes digressions, sur tous temps morts de quelque nature qu’ils soient. Suivre Hawkmoon dans ses aventures n’est pas de tout repos, la narration collant constamment à l’avancée, à la véritable fuite en avant de ce héros qui devient peu à peu surhumain. Le surplace est ici interdit, synonyme d’affaissement, de corruption - seul le mouvement semble pouvoir permettre aux personnages dépeints par Moorcock de faire face aux visées hégémoniques de ce Ténébreux Empire granbreton.

Rédigé en 1968, ce texte, comme nous y incite l’auteur dans la préface de cette édition Omnibus, est à prendre au premier degré. Il ne s’agit pas ici d’y voir un quelconque constat sur l’état du monde, d’alors ou du futur. Le but avoué de ces péripéties est simple : nous distraire. Nous transporter, le temps d’un roman, dans un univers héroïque, fait de cavalcades, de mêlées monstres et de bons sentiments.

Alors ne boudons pas notre plaisir, installons nous confortablement dans notre fauteuil, et plongeons-nous dans les aventures palpitantes du duc von Köln !

Michael Moorcock, La Légende de Hawkmoon : le Dieu fou, traduit de l’anglais par Jacques Guiod, 236 p., Omnibus

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