Bête qui mangeait tout le monde (La)
Un étranger débarque dans une ville fantôme. Pas un seul habitant à l’horizon, pas même le boulanger dont les pains chauds fument encore dans les vitrines. C’est comme s’ils avaient déserté l’endroit sur le champ. Radio Gévaudan parle d’une "bête qui mange tout le monde". Dans les cafés voisins, les gens s’enferment à double tour et palabrent sur la créature. "C’est une hydre" crie l’un d’eux. "Mais non, c’est un dragon" s’écrie un second. "Oui, une créature assoiffée de sang qui dévore hommes, femmes et enfants". L’étranger poursuit pourtant son bonhomme de chemin, pendant qu’un commando de CRS déboule pour éradiquer le mal par le mal.
"La bête qui mangeait tout le monde" est une métaphore de la rumeur. Critique édifiante de notre société qui, plutôt que d’évoluer, choisit de s’enfermer dans l’obscurantisme. L’histoire dresse une liste accablante de notre stupidité. Comme cette bête dont le lecteur sait tout, mais qui prend des proportions délirantes dans l’esprit des protagonistes. Comme ces CRS qui tirent sur tout ce qui bouge parce qu’ils ont des instructions, mais manque d’instruction. Comme ce cheval qui conduit une voiture. Meilleur ami du héros. Ce dernier le jugera trop lent, trop fragile. Mettre un tigre dans son moteur fera mieux l’affaire. Oui, mais... à toujours vouloir aller plus vite, ne finit-on pas par prendre les raccourcis qui causeront notre perte ? Je vous laisse méditer sur la question avec cette Bd délirante qui vaut vraiment le coup d’oeil.
Titre : La bête qui mangeait tout le monde
Scénario et dessins : MOIZIE Sylvain
Editeur : La boîte à bulles
Nombre de pages : 48
Commentaires
MOIZIE Sylvain : La bête qui mangeait tout le monde
Bonsoir,
juste un mot pour vous dire merci pour ce commentaire de mon livre (j’en suis l’auteur).
Merci, car votre texte sort du trop fréquent "copié-collé" du dossier de presse fourni par l’éditeur.
Vous, au moins, vous l’avez lu, et ça fait plaisir. Vous en faîtes une lecture pertinente et personnelle, qui, ici au moins, donne quelque chose à intriguer le lecteur potentiel. Vous en sortez des idées qui, bien que sous-jacentes, constitue évidemment la colonne vertébrale du livre.
Et pour vous signaler que la "suite" LA NUIT DU MYSTÉRIEUX CHIEN-GAROU vient de paraître chez le même éditeur.
Alors encore merci.
sylvain-Moizie