Kraken

Kraken est une fantaisie apocalyptique, dans un monde qui ressemble au nôtre, mais dont les règles de fonctionnement ont été distordues par l’imagination de l’auteur. Dans un Londres qui respecte à peu près les données géographiques du Londres réel, un biologiste spécialiste des céphalopodes et gardien du musée Darwin va se trouver embarqué dans une aventure sans queue ni tête (mais munie de nombreux tentacules) après la disparition du « calmar géant », Architeuthis dux, pièce vedette du musée. Pris à partie par différentes sectes dont celle qui adorait le dit calmar, mais aussi par une « unité spéciale » de la police, la BCIS, digne de la Laverie de Charles Stross, menacé par les pires brigands-magiciens et par une prophétie qui annonce la destruction du monde (ou de Londres, mais y a-t-il une différence ?) par le feu, il va devenir le héros qui doit sauver le monde... même au prix de ses amis, anciens ou nouveaux.

Plus qu’à Lafferty, c’est à Stross que m’a fait penser ce livre, avant tout amusant. Nous y sommes dans une réalité décalée, mais une fois admis que les règles rationalistes ont été bousculées, le héros s’adapte et fait face à toutes les bizarreries rencontrées... Et ne se pose aucun problème dickien sur la réalité de ce qu’il rencontre...

Comme les romans précédents de China Mieville, celui-ci a commencé sa moisson de prix par le Locus 2011. S’en tiendra-t-il là ?

Kraken de China Miéville, traduction de Nathalie Mège, ISBN : 978-2-265-09458-1, 453 p., 20€, Fleuve Noir