Révélation

Stephenie Meyer est devenue un phénomène outre-atlantique, où certains osent même l’appeler la J.K. Rowling américaine (J.K. Rowling est l’auteur des « Harry Potter »).

En trois volumes – puisque celui-ci clôt la quadrilogie –, les ventes des « Bella Swan et Edward Cullen » ont explosé les Top 10 anglophones et la traduction française parue le 22 octobre a été le best-seller de la semaine quasi immédiatement !

Un tel succès pour une jeune femme de 35 ans est rare et à souligner. Et son public initialement visé « jeune » s’est naturellement élargi aux adultes.

Ce volume termine donc (selon moi, là il n’y a plus matière à épiloguer pour un tome 5) l’histoire d’amour entre une humaine, Bella, et un vampire « végétarien » (il ne mange pas de sang humain) par un volume sous deux angles : Bella de son mariage à sa « révélation », Jacob, du retour de Bella de voyage de noces à cette « révélation » et retour sur Bella qui va découvrir ses pouvoirs et son avenir.

N’ayant pas l’intention de vous résumer ces 700 et quelques pages, je préfère directement donner mon avis mitigé.

Histoire, style, récit, tout est cohérent et bien dans la lignée des opus précédents. Mais alors pourquoi n’ai-je pas été passionnée comme avant ? Peut-être le récit à la première personne est-il la cause de cet avis … Il me semble manquer de profondeur dans l’expression des sentiments. Ce que l’on peut accepter pour un texte dans la distance par l’emploi du « il » ou « elle » passe moins bien quand on est d’un point de vue subjectif. C’est vrai qu’un vampire « ressent » peu de choses selon la mythologie de Mme Meyer. Du « je », j’attendais plus une forme de journal car les héros restent des adulescents (17 et 19 ans). On passe d’un volume 3 qui parle d’une première histoire d’amour avec ses hésitations et son charme à une vie d’adultes responsables, sans transition.

Et surtout le récit du voyage de noces m’a plutôt fait l’effet d’un volume de littérature à l’eau de rose ou d’un catalogue de voyagiste.

L’histoire en soi ne permettait pas de faire une transition en souplesse, tout devait aller vite mais je reste sur ma faim, sur l’impression que tout s’est précipité et que la vie de Bella lui a échappé (au propre comme au figuré).

Comme si on était passé du 3 au 5 pour le côté humain de l’histoire, le côté lupin aussi. Car la solution de Stephenie Meyer pour consoler Jacob, le loup-garou amoureux, est aussi trop fleur bleue, trop incroyable.

Néanmoins, c’est très loin d’être désagréable : ce n’était pas une séance de torture non plus. Et je ferai partie de ceux qui iront voir l’adaptation cinématographique du volume 1 « Fascination » qui sortira encore avant la fin de l’année !

Révélation par Stephenie Meyer, traduit par Luc Rigoureau, Hachette jeunesse