Malédiction de Bethany (La)

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Hanté par les cauchemars de la guerre du Vietnam, Evan n’aspire qu’à une chose : la tranquillité. Il espère la trouver en s’installant dans la petite ville paisible de Bethany’s Sin avec sa famille. Mais bientôt d’étranges détails viennent le perturber : les hommes de ce village semblent terrorisés, certains sont même horriblement mutilés. Pourtant aucun ne consent à en parler. La nuit, on entend dans les rues des bruits de sabots et des hommes, toujours des hommes, disparaissent sans laisser de traces. Et si les femmes de Bethany’s Sin dissimulaient un horrible secret ?

L’avantage de la littérature fantastique de la fin des années quatre-vingt et du début des années quatre-vingt dix, c’est qu’elle ne s’embarrasse pas de faux-semblant. Porté par la vague initiée par Stephen King, les auteurs visent d’abord à divertir, déclinent les thèmes les plus divers sans se poser trop de questions et surtout rendent hommage avec une sincérité emprunte de naïveté aux pulps de la génération d’avant-guerre. Sous cet éclairage, La Malédiction de Bethany est presque un guide complet des incontournables de l’époque : petite ville assiégée par des forces mystérieuses, cellule familiale menacée, personnages traumatisés obligés d’affronter leur pire cauchemar, relecture simpliste mais engagée des grands thèmes de société, scènes gore et final pyrotechnique à la limite du ridicule... et surtout totalement inadaptable par un cinéma alors pourtant tout entier enveloppé par les effets spéciaux.

Est-ce à dire pour autant que le roman de Robert McCammon est daté ? Obsolète ? Pire, ringard ? Que nenni, non point vous répondrai-je en coeur avec moi-même. Après un départ un peu laborieux, dû une fois encore à un rythme non encore contaminé par le montage clipesque du cinéma made in MTV, cette histoire de créatures fantomatiques d’origine féminine qui jettent leur dévolu sur une petite communauté qui n’en demandait pas tant tient parfaitement la route et divertira tout autant les nostalgiques de la collection Terreur de chez Pocket que les nouveaux amateurs de fantastique, élevés aux Harry Potter et autres délires à base de vampires ados enamourés !

Robert McCammon, La Malédiction de Bethany, traduction : Jacques Guiod, illustration : Anne-Claire Payet, 448 p., Milady

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