Terminus Brocéliande

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Là je suis dans la moise ! Comment résumer un livre qui, sur à peine 212 pages, vous emmène dans une danse qui change de rythme toutes les 50 pages !

Comme le faire en disant tout mais ne dévoilant rien !

Bref, tout commence par un constat de gendarme : des vêtements sont trouvés près de l’Hôtié de Viviane (allusion au cycle arthurien). Arrive Maël Mac’Herig, un profileur qui a longtemps vécu en Union Soviétique où il traquait des criminels de la pire espèce et faisait face à des horreurs à en perdre la tête.

On découvre que Christophe R. a disparu, et s’enchaîne un jeu de piste de Mac’Herig qui trouve et perd le jeune homme dans un dédale d’aventures qui semblent d’abord fort “logiques”, qui dérapent dans le fantastique et finissent ... Non, je me tais !

Beaucoup de mal à entrer dans le livre, bien mis 50 pages à me questionner puis, comme dans la cultissime série “Twin Peaks”, tout est permis : les choses les plus simples deviennent folles, les plus folles, normales et en fermant le livre, on se demande si on n’a pas gagné un ticket pour une visite au Pays de La Folie Douce.

Y compris une virée dans un espace qui m’a fait penser au salon rouge du “Twin Peaks” de Lynch...

Un livre qui, si il n’est pas du fantastique pur jus, fait référence à Lovecraft, au Méta-Monde, se nourrit du mythe d’Arthur, frôle la littérature russe du 20ème siècle, absorbe les références aux cultes celtiques...

Une langue français très soutenue, dans des comparaisons parfois lyriques :

Elle avait à ce moment des splendeurs de tragédienne italienne, excellant à porter haut ce deuil qu’elle ne ferait pas (page 113)

Parfois des formes qui semblent presque erronées si ce n’était l’allusion à une écriture anglophile, comme les dates du journal de Christophe : 22 DE JUIN.

Tiens, encore un point commun avec “Twin Peaks” : le journal intime...

Un livre qu’on oublie pas : comme une promenade sur le Colorado, dans un bateau dont on pense avoir la maîtrise mais qui suit ses propres règles et où pagayer est moins profitable que de laisser le courant vous mener par le bout de la proue.

Renaud MARHIC, Reminus Brocéliande, collection Polar & Grimoire, Editions du Barbu

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