Yeux mauves (Les)

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Seize ans, un caractère bien trempé, rebelle et impulsive, Lola est envoyée dans cette prison démodée que les gens appellent généralement « internat ». Situé au coeur d’une immense forêt plus qu’inaccessible, l’endroit regorge de personnes étranges et décalées. Comme le directeur, un homme fou et redouté ou ses quatre fils, des adolescents n’ayant droit qu’à des nombres en guise de nom. Bien évidement, elle va s’attacher à l’un des frères, vouloir comprendre son renfermement, sa rage... Et se frotter à des secrets qu’il vaudrait mieux ne jamais entrevoir.

Voilà un roman fort surprenant. Le récit oscille constamment à la lisière de plusieurs genres. Le thriller grâce à un réel sens de l’intrigue et les multiples rebondissements, l’anticipation de par la trame traitant du clonage, le fantastique en ce qui concerne l’atmosphère oppressante de certains passages.

Ce roman, qui est un one shot de 250 pages, est complet. Il procure plaisir, frissons, tient le lecteur en haleine…

Les personnages sont très visuels et on pourrait les croire directement sortis de mangas sombres. Ils sont torturés, entiers, tantôt victimes tantôt bourreaux. Aucun d’entre eux n’est lisse. Chacun possède une personnalité propre et profonde. Ils sont parfois attachants, comme Lola qui peut se montrer parfois exaspérante par son côté peste rebelle, ou tout simplement inquiétants tel Nathan Valneur qui est le personnage autour duquel s’ancre le roman. Ce directeur d’internat est une sorte d’archétype de personnage haïssable et, pourtant, intriguant. Ses fils sont tout aussi énigmatiques que lui et ce dès le départ. Leurs caractéristiques physiques (sur lesquelles on retrouve également la patte des films de japanimation) ou leurs dissemblances psychologiques donnent au récit une grande part d’intérêt. On se trouve au centre d’un gigantesque chassé-croisé entre Nathan Valneur et ses enfants sans nom.

Le roman est destiné aussi bien à un public adolescent qu’à un public adulte.

Et voici l’élément peut-être le plus surprenant de cette chronique : l’auteure, Alice Mana, n’a que 14 ans ! Au vu de la maîtrise dont elle fait preuve tout au long de son histoire, on a peine à croire à son jeune âge.

Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans « Les yeux mauves » !

Pour ma part, je suivrai de près le parcours de cette auteure qui nous réservera certainement de belles surprises !

Site officiel de l’auteure.

Les yeux mauves par Alice Mana, Éditions Cogito Ergo Sum

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