Liens du sang (Les)

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Deux corps sont retrouvés dans l'église de la ville, sauvagement assassinés.Un double meurtre qui coïncide étrangement avec la sortie de prison de Sean Hennessy, condamné dix-sept ans plus tôt pour le meurtre de ses parents alors qu'il était encore adolescent. Sean a toujours clamé son innocence ; et c'est cette version des faits qu'il entend défendre dans un documentaire télévisé en préparation.Frankie le pressent : pour découvrir l'auteur du double meurtre de l'église, puis d'un nouvel assassinat tout aussi épouvantable, il va lui falloir comprendre ce qu'il s'est véritablement passé voilà dix-sept ans.Et percer les mystères qui relient entre eux, par-delà les années, les cadavres de Clontarf.

 

Je ressors de cette lecture avec un sentiment en demi-teinte, pas complètement emballée mais sans être déçue pour autant.

Les liens du sang est un polar très noir, sans fioritures inutiles et sans les exagérations que l'on trouve trop souvent dans le genre. Les flics ici sont banals, avec des vies ordinaires, avec les difficultés rencontrées par les forces de l'ordre partout dans le monde. Ils cherchent à élucider les meurtres horribles qui secouent la petite station balnéaire de Clontarf, en établissant des ponts avec une vieille affaire censée être résolue.

Dublin et ses environs sont des personnages à part entière du roman, mais pas le Dublin de carte postale, ensoleillé et accueillant. Bien que ce soit l'été, il pleut sans cesse, il fait froid, le climat se joint aux éléments pour créer une atmosphère glauque, hostile et oppressante. Pour y être allée en été, sous un soleil radieux, j'ai eu du mal à réconcilier les deux images !

Il n'y a aucune sorte d'espoir dans Les liens du sang, aucune positivité, seulement une descente aux enfers déprimante, d'autant plus terrible qu'elle semble inéluctable. Jusqu'à une fin encore plus sombre que la pire fin que le lecteur pourrait imaginer.

Et c'est justement là que le bât blesse. Alors que les deux premiers tiers du roman sont attachés à un certain réalisme, qui les rendent crédibles, cette surenchère permanente dans le lugubre étouffant finit par entraîner des longueurs et par lasser. Le dernier tiers se traîne et les révélations finales, trop exagérées, laissent de marbre.

Je n'attendais pas de happy end, pas dans un roman de ce genre, mais, parfois, trop de noir tue le noir.

 

Les liens du sang, d'Olivia Kiernan, chez Hugo Poche, ISBN 978-2755685329, prix 7,60 €

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