Les vampires


Qui ne se souvient pas des films de la Hammer ? Bien que Christopher Lee ait sévi dès 1958, j’ai vu ses films dans la seconde moitié des années 60. J’habitais alors dans une station balnéaire, et après un Dracula bien remuant pour les nerfs, c’était le retour du cinéma dans les hululements du vent et les bruissements inquiétants de la mer. Autant dire que ça prolongeait l’ambiance et que le sommeil était ensuite difficile à trouver.
« Du cauchemar de Dracula » en passant par « Dracula, prince des ténèbres », sous la direction de Terence Fisher, Sir Lee a parfaitement incarné le vampire, cette créature à la dentition caractéristique, qui n’aime pas la cuisine à l’ail et la vue d’un crucifix. Drapé dans sa cape noire, maître Lee nous a fait frissonner, et on le remercie encore aujourd’hui.


Mais si le vampire a des origines diverses et variées, Dracula, tel qu’on le connaît, est né de l’imagination d’un écrivain Irlandais, membre notamment de la société secrète « The Golden Dawn », en l’occurrence, Mr Bram Stoker. C’est à partir de l’histoire du prince de Valachie, sanglant au possible, et répondant au doux nom de Drakul, qu’il a bâti son personnage et publié un remarquable roman en 1897.

Nous allons aborder maintenant Joseph Sheridan Le Fanu qui était alors le fils du doyen de l’Église protestante d’Irlande. Eh oui, encore un Irlandais, et la preuve que la religion peut mener vers des chemins particuliers. C’est en 1871, donc bien avant Dracula, que fut publiée son œuvre " Carmilla ". Il s’agit d’un texte envoûtant où l’homosexualité féminine, sous forme de vampirisme ouaté n’est pas absente, ce qui était assez révolutionnaire pour l’époque.

Mais si l’on regarde de près la symbolique vampirique et notamment le baiser mortel que subissent les victimes pas toujours consentantes, ce sont bien à des évocations sexuelles que nous avons souvent affaire.


En tout cas, en 1967, Roman Polanski s’éclatait et faisait le bonheur de plusieurs générations de cinéphiles avec son « Bal des vampires ». Le thème était traité de façon humoristique, mais toutefois grinçante et ne nous éloignait pas tant que ça de nos frayeurs habituelles en pareil cas.


Que sont les vampires devenus ? Pas besoin de cape, de canines et d’absorption de sang de nos jours. Quotidiennement, nous avons la preuve que les vampires existent, ou du moins des êtres qui peuvent être assimilés à eux : des « buveurs » d’énergie de tout acabit, qui nous minent, nous pourrissent la vie. Je ne citerai pas de noms, mais le cœur y est, et à chacun de puiser dans son expérience personnelle.

En tout cas, si vous voulez tout savoir sur ce personnage qui hante nos peurs et nos insomnies depuis longtemps, je vous remets entre les mains de Mlle Estelle Valls de Gomis, Docteur en vampirologie, qui a commis un ouvrage très détaillé en la matière : " Le vampire au fil des siècles ".


Et pour vous maintenir dans l’ambiance :

- Tous les DVD de « Dracula » version Hammer avec Sir Christopher Lee, partout où vous pourrez les trouver.

- « Dracula » de Bram Stoker - toutes éditions disponibles.

- « Carmilla » de Joseph Sheridan Le Fanu - toutes éditons disponibles.

- « Le vampire au fil des siècles » de Estelle Valls de Gomis - éditions Cheminements.

Ou pour avoir une dédicace de l’auteur :

http://www.estellevallsdegomis.com/boncommvampire.htm

Et pour finir, en cadeau, un petit conte de Noël à la sauce vampirique conçu par un mystérieux Sine qua non et à lire sur : Ciel et enfer

Février 2007