Les super avions
On ne peut pas traiter les thèmes de l’imaginaire sans faire une place aux super avions.
J’ai encore en mémoire le fabuleux X15 de l’US Air Force, emmené dans les airs par son mastodonte d’avion porteur, et qui une fois ses tuyères en incandescence, se libérait de son tuteur et partait, telle une fusée à laquelle il ressemblait tant, pour atteindre la vitesse du son. C’était à la fin des années 50, et une fois encore, on se demande si les tenants de l’imaginaire n’ont pas toujours eu une influence prépondérante sur les ingénieurs et autres techniciens.
En effet, dès 1950, Maître Jacobs avait lui conçu l’Espadon. Que l’on se souvienne, au cours des tomes 1 à 3, cet engin révolutionnaire, va ni plus ni moins venir à la rescousse du monde libre, menacé par « L’empire jaune » et surtout l’usurpateur Basam Dambu. Mais avant cela il y aura mille péripéties où seront mêlés Mortimer et l’incontournable et malfaisant Olrik.
On peut considérer l’Espadon comme le premier prototype d’avion-fusée, d’avion multi-fonctions, hypersonique, puis supersonique.
Mais Albert Weinberg, autre grand magicien de ce que j’appellerai à la fois familièrement et affectueusement la « bande » ( dessinée sans doute ) à Hergé, a lui conçu Dan Cooper et son Triangle bleu.
C’était en 1954, et le Canadien Dan Cooper, pilote d’essai de surcroît, devait participer à la mise au point d’un appareil révolutionnaire construit à la base australienne de Woomera. Mais une telle merveille ne pouvait être que l’objet de convoitises et il fallut que Cooper se démène pour que le Triangle bleu ne devienne pas le Triangle jaune.
Et pour la petite histoire, je rapporterai qu’au début des années 60, on m’avait offert la version audio de l’album réalisée sur un bon vieux 33 tours en vinyle comme ceux d’Elvis ou de Johnny, et j’ai encore dans les oreilles des voix aux accents typiquement extrême-orientaux. Eh oui, nous étions encore en pleine période de la guerre, dite froide, mais les échos de celle du Pacifique n’étaient pas si éloignés que cela. Autres temps, autres altitudes, c’est le cas de le dire.
Bien sûr, le maestro Henri Vernes ne pouvait pas laisser le sujet de côté, lui qui a donné comme patronyme à son héros, le nom d’un célèbre avion français.
Et c’est ainsi que l’Oiseau de Feu, qui pouvait se déplacer à la fois sur terre, sur et sous la mer, et bien sûr dans les airs, naquit en 1960.
Mais encore une fois, une telle splendeur technologique ne pouvait pas laisser indifférent, et c’est à l’énigmatique et inquiétant M. Dimitri Tchou, que Morane devra se frotter, avec au menu son enlèvement, celui de Bill Balantine, et la disparition de notre cher Professeur Clairembart.
Et l’aventure se terminera chez les Papous, pour le meilleur de Morane et de l’Oiseau de Feu. Si cette aventure devait être mise sous forme de roman, à l’origine c’est une BD que nous livre Vernes, avec aux crayons et aux pinceaux, un autre maestro comme il se doit : Dino Attanasio !
Nous le voyons de nouveau, sur ce coup-là, l’imagination a encore été au pouvoir, et les imaginatifs, et j’oserai même dire : des concepteurs.
Car enfin, faisons la synthèse de l’Espadon, du Triangle bleu et de l’Oiseau de Feu, on obtient au moins le Concorde ou l’Airbus, pour ne citer que ces deux-là.
Et qui sait, si le Concorde n’a finalement pas été construit dans une base secrète en Australie, qui s’appelle Woomera ?
Pour ce thème sur les super avions, 5 super BD comme il se doit :
« Le secret de l’Espadon » d’Edgar P. Jacobs - tomes 1, 2, 3 - Éditions Blake et Mortimer - Bruxelles.
« Le Triangle bleu » d’Albert Weinberg - Éditions du Lombard.
« Bob Morane et l’Oiseau de Feu » d’Henri vernes - Dessin Dino Attanasio - toutes éditions disponibles.
Janvier 2007