Ruines (Les)

Le secret de la pyramide



Into the wild

Un petit groupe de quatre jeunes Américains (composé d’Amy, de sa meilleure amie Stacy, et de leurs petits amis respectifs, Jeff et Eric) s’offre de courtes vacances à Cancun au Mexique. Alors qu’ils se prélassent au bord de la piscine de leur hôtel, ils sympathisent avec Mathias, un touriste allemand, et avec Dimitri, le copain grec de ce dernier. Mathias leur raconte qu’il s’apprête dès le lendemain à partir à la recherche de son frère Heinrich, qui a suivi une jeune et jolie archéologue sur le lieu de fouilles d’une pyramide maya située au cœur de la jungle et ne lui a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. Mathias propose aux quatre Américains de l’accompagner et ces derniers finissent par se laisser convaincre en pensant faire une dépaysante excursion avant de regagner les Etats-Unis. La seule indication que possède Mathias pour retrouver son frère est une carte griffonnée sur un morceau de papier par ce dernier juste avant son départ.


Après un voyage très inconfortable en bus, le petit groupe se fait conduire par un habitant du coin jusqu’à la lisière de la jungle. Pas du tout préparés pour ce genre d’expédition et complètement inconscients des nombreux dangers dont regorge la jungle, les touristes insouciants s’engagent sur un sentier dissimulé par une végétation luxuriante. Après avoir longuement marché dans la jungle, ils finissent par déboucher sur une clairière au milieu de laquelle trônent les ruines d’une ancienne pyramide maya. A peine arrivés sur les lieux, ils se retrouvent encerclés et violemment pris à partie par une tribu autochtone hostile à leur égard. Pour leur échapper, ils gravissent les marches de la pyramide et, une fois arrivés au sommet, ils découvrent le matériel de camping laissé là par Heinrich et l’archéologue dont il n’y a aucune trace. En tentant de savoir ce qui a bien pu leur arriver, ils vont être confrontés à la colère et à la voracité d’une mystérieuse plante carnivore.

La mort était au rendez-vous

Alors que la plupart des films d’horreur se déroulent, en général, dans les ténèbres et dans un lieu clos, une grande partie du film se déroule ici à l’air libre sous un soleil de plomb mais la mécanique reste la même puisque les victimes sacrificielles se retrouvent coincées au sommet de la pyramide attendant désespérément un hypothétique secours qui a très peu de chances d’arriver à temps. Elles ne peuvent ni se réfugier à l’intérieur de la pyramide puisque la plante carnivore y a élu domicile, ni redescendre dans la jungle puisque la pyramide est encerclée par les membres d’une tribu autochtone, qui sont prêts à tout (y compris à sacrifier leurs propres enfants) afin que ce Mal ancestral ne se répande pas dans la jungle. Les malheureux touristes sont complètement isolés et privés de tout contact avec la civilisation. En outre, ils ne disposent que de très peu de nourriture et de quasiment pas d’eau. Pour les quelques survivants, rester au sommet de la pyramide ou tenter de regagner la civilisation équivaut, de toute façon, à une mort certaine. Ils n’ont aucune alternative à part celle de choisir de quelle façon ils préfèrent mourir en espérant que leur mort soit la plus douce possible et ce, d’autant plus, que la plante semble éprouver un malin plaisir à prendre son temps pour se nourrir de ces proies providentielles car le festin n’en sera pour elle que meilleur.

Urgences


Ici, ce sont autant les réactions inconsidérées des victimes qui provoquent leur perte que la plante carnivore qui s’attaque à eux. La peur qui les étreint de mourir dans d’atroces souffrances, le siège par les Indiens dont ils font aussi les frais ainsi que leur isolement du reste du monde leur font prendre des décisions irréfléchies qui vont s’avérer être lourdes de conséquences même si, sur le moment, elles peuvent leur sembler bonnes. C’est en fait leur comportement respectif face au danger et à l’inconnu qui finit par devenir, au fil des heures, leur principal ennemi. Il vont très vite découvrir qu’ils sont capables de tout et même du pire quand il s’agit pour eux de survivre à de telles situations extrêmes auxquelles rien n’a pu les préparer.

La plante grimpante agit un peu comme un parasite (du genre Alien) en pénétrant insidieusement à l’intérieur du corps de ses victimes qui lui servent alors d’hôte pendant un certain temps avant qu’elle ne se repaisse de leur chair. Elle est dotée d’étranges capacités surnaturelles puisque ses fleurs sont capables de reproduire les sons qu’elles entendent. Pour créer cette entité prédatrice d’un nouveau genre, on a fait appel au talent de Patrick Tatopoulos. L’animation visuelle de la plante est très réaliste et les maquillages prosthétiques qui découlent de son intrusion à l’intérieur du corps de ses victimes sont particulièrement réussis.

Les Ruines est un "survival" qui sort des sentiers battus dans la mesure où le “serial killer” n’est pas ici un quelconque fou dégénéré ou encore des riches en mal de sensations fortes mais une force de la nature au pouvoir surnaturel (avec les jolies fleurs de la plante qui attirent leurs proies humaines en reproduisant la sonnerie d’un portable ou la voix d’une de ses victimes déjà contaminées tout comme les sirènes attiraient les marins avec leur voix ensorcelante).

Cette série B horrifique vaut le détour (mortel) en raison de l’originalité de son sujet, de la prestation du casting ainsi que de la qualité de l’ensemble de l’équipe technique (Darius Khondji pour la photo, Grant Major pour les décors, Graeme Revell pour la bande originale).

C’est un peu long à démarrer et à "entrer dans le vif du sujet" (au sens propre comme au sens figuré) mais la seconde moitié du film est gratinée dans l’horreur (plus particulièrement la scène d’amputation réalisée avec les moyens du bord). Du coup, on en oublie presque totalement les quelques invraisemblances et aberrations du scénario. Ames sensibles s’abstenir...

Les Ruines

Réalisation : Carter Smith

Avec : Jonathan Tucker, Laura Ramsey, Jena Malone, Shawn Ashmore, Joe Anderson, Dimitri Baevas.

Sortie le 11 juin 2008

Durée : 1h 31

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